Il est des manières plus discrètes de ne pas participer à un débat !
Le point que tu explicites est un des plus importants. Que veut de Gaulle en 58 ? il dit très bien à Edgar Faure que les hommes politiques croient trop qu'il y a à tout problème une solution (c'est drôle, un candidat notoire à son fauteuil vient de dire exactement cela) alors que le pb algérien, par exemple, n'en a pas actuellement. Mais bien sûr il va s'employer à faire bouger les lignes.
Notre livre dément fermement l'idée (encore prospère à gauche ou à droite) qu'il ait trompé les pieds-noirs à un moment quelconque. Par exemple Alain de Sérigny, directeur de journal et l'un des principaux penseurs de l'Algérie française, sort de son bureau en pleurant dès le 24 juin 1958 (p. 65). Plus tôt encore, le 4, nous avons cet extraordinaire avertissement aux chefs militaires par l'intermédiaire de son gendre Boissieu : "qu'ils n'essaient pas de le déborder" dans sa recherche de la "solution la plus française". Car s'ils le font il sera obligé de jouer "à chaque fois une carte en-dessous de la précédente". (p. 59)
La vérité, c'est que ces gens n'ont pas voulu entendre car ils se croyaient assez forts pour empêcher de Gaulle de faire une autre politique que la leur ou pour le renverser s'ils s'obstinaient. C'est leur échec qui ne leur a laissé d'autre solution que de dire qu'on les avait trompés.
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