Bonsoir à tou(te)s,
En 2001, la SNCF fut poursuivie devant la Cour fédérale de Brooklyn, à New York, pour s'être rendue complice de la déportation de plus de 72.000 juifs et de dizaines de milliers d'autres personnes vers les camps de la mort entre le mois de mars 1942 et le mois d'août 1944. C'est que relate une coupure du journal
"Le Monde" qu'Hervé a eu la gentillesse de m'adresser.
Représentant une centaine de survivants ou leurs héritiers, leur avocat a expliqué que ces massacres ne se seraient autrement pas produits car les Allemands n'avaient pas le matériel ferroviaire nécessaire. L'avocat fait remarquer que la SNCF a été payée
"par tête et par kilomètre" et que les wagons étaient choisis avec soin afin d'éviter toute possibilité d'évasion, ajoutant que les chemins de fer nationaux français ne pouvait pas ne pas connaître les conditions épouvantables de transport puisque les wagons étaient soigneusement nettoyés et désinfectés avant leur utilisation.
Le dossier fut établi à partir de différents témoignages. Par exemple, un train a quitté le camp de Compiègne le 2 juillet 1944 avec 2.166 "passagers" entassés dans les wagons à bestiaux et, lorsqu'il est arrivé à Dachau trois jours plus tard, 536 déportés étaient morts.
Un autre témoignage, celui de Nicole Silberkleit qui faisait partie du convoi n° 67 dont nous avons déjà parlé: Nicole Silberkreit avait 17 ans lorsqu'elle a été arrêtée à Nice par la police, en janvier 1944, en compagnie de sa famille. D'abord transportées à Drancy, elle et sa famille, sont déportées à Auschwitz le 3 février 1944.
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Le voyage a duré une semaine. Il n'y avait pas de nourriture, pas d'eau et seulement un seau dans un coin qui nous servait de salle de bains. Une seule fois, la porte a été ouverte pour jeter dehors les morts. ***
Nicole Silberkleit sera la seule survivante de toute sa famille.
Les avocats de la SNCF ont fait valoir que la compagnie nationale ne pouvait être poursuivie aux Etats-Unis en raison des privilèges de souveraineté et surtout parce que, à partir de juin 1940, la SNCF était placée sous le commandement des forces d'occupation. Les défenseurs rappellent les "hauts faits de résistance" de la compagnie nationale ainsi que les 9.000 victimes de la lutte contre les nazis. Dans les conclusions déposées le 16 mai, la SNCF invoque l'incompétence de la juridiction new-yorkaise et estime que
"la version de la seconde guerre mondiale fournie par les plaignants est pour le moins incomplète".
NB : Après une recherche "savante" j'ai retrouvé (en cache) l'article du journal
"New York Times" dont s'est probablement inspiré
Le Monde :
Bien cordialement,
Francis.