Il convient de faire attention car la quête du renseignement dans un conflit asymétrique a une valeur inégale selon les camps, et surtout a souvent un impact plus important sur les opérations que dans une guerre dite "classique - conventionnelle - symétrique - réglée" (rayer la mention au choix).
Les renseignements collectés par le camps le plus faible sur celui dit "fort" sont faciles et nombreux : le camps "fort" occupe le terrain en général à l'aide de forces conventionnelles donc visibles...
Les renseignements collectés par le camps dit "fort" sont plus difficiles et éparses (face à un ennemi clandestin), d'où l'explication (qui n'est pas justification bien sûr...) de l'usage quasi-systématique de la torture par le camps dit "fort".
Ces poncifs connus doivent aujourd'hui à mon avis être relativisés.
En tout état de cause, dans un conflit asymétrique, les combats opposent le plus souvent des forces de petite taille (au moins dans un camps), dans des opérations brèves où la surprise est un élément de succès essentiel (dans les deux camps) : le renseignement a alors autant d'importance, voire plus, et joue un rôle dans le succès plus grand que dans un combat classique.
La première clé des succès de Suchet en Catalogne (modèle de contre-gerrilla jamais égalé depuis... malgré les milliards dépensés en drones, radars, satellites, défoliants, mines, balises espions etc...) est la mise en place d'un réseau de renseignement sur les insurgés, mise en place facilitée il est vrai par l'adoption d'une politique de protection des populations civiles (qui est la clé du succès).
Donc, à mon humble avis, la question posée par Gaulois reste opportune en ce qui concerne l'Indochine...
CM |