L’auteur a servi quinze années en Extrême-Orient à la Légion Etrangère.
Chef du Deuxième Bureau en Indochine dès 1951.
Chapitre VIII, L’hiver crucial
(Sujet Diên-Biên-Phû)
Page 236,
« Le jour J et l’heure H sont décidés, le 26 janvier à l’aube.
Le 23 janvier dans la soirée, les vagues d’assauts (viets) se mettent en place.
Les défenseurs du camp, alertés, sont sur le qui-vive.
A la dernière heure, l’assaut est décommandé !
Que s’est-il passé ?
Le 15 janvier, le capitaine M…, du G.C.M.A., le groupe des commandos mixtes aéroportées, a déserté ; Motif de cette désertion : sans doute des pressions exercées sur sa famille ; sa femme, vietnamienne, lui a donné une nombreuse progéniture.
Le G.C.M.A. relève des services secrets, plus précisément du poste S.D.C.E. de Saïgon.
Il est chargé d’encadrer les maquis formés sur les arrières viets.
Pour remplir cette délicate mission, ses officiers reçoivent les informations les plus secrètes retenues par le Deuxième Bureau.
M…., chargé du contre-espionnage à l’intérieur du G.C.M.A., a connaissance des bulletins établis par le service des écoutes radios.
Pour les maquis, cette défection sera catastrophique : le déserteur connaît avec exactitude leurs moyens et leurs implantations.
Parvenu chez les Viets, M…. est aussitôt conduit à l’état-major général.
Là, il annonce que les Français sont au courant des projets d’attaque de l’ennemi : moyens mis en œuvre, objectifs, jour J choisi par Giap.
M…. est aussitôt transporté à Diên-Biên-Phû. Sur place, il indique dans le détail les mesures prises par les Français pour parer à l’attaque.
Giap est atterré. Il ne bénéficiera pas de la surprise et son stock de munitions d’artillerie est insuffisant pour soutenir une attaque de longue haleine contre un ennemi averti.
Il remet donc à plus tard le jour J et l’heure H. »