Bonsoir à tou(te)s,
*** Les forces de l'ordre françaises, devenues des supplétifs de la machine de guerre nazie, auraient pu, auraient du, subir une sévère épuration. *** (Arcole)
Pour ne citer que quelques exemples, à propos des gendarmes de Drancy [*] :
Après la Libération, en 1947, quelques rares rescapés du camp de Drancy déposèrent plainte contre les gendarmes qui s'étaient particulièrement "distingués" pour leur brutalité et leurs exactions. Sur les quinze officiers et gendarmes cités, dix seulement furent appelés à comparaître devant la Cour de justice de la Seine sous l'inculpation d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat.
L'arrêt rendu par la Cour de justice fut des plus cléments. Sept inculpés allaient bénéficier de circonstances atténuantes, réhabilités par "des actes de participation active, efficace et soutenue à la Résistance contre l'ennemi". Et encore, parmi ceux qui étaient simplement frappés d'indignité nationale, cette peine symbolique fut aussitôt relevée.
Parmi les officiers, deux lieutenants de gendarmerie écopèrent de la peine la plus lourde : deux ans de prison ferme et la dégradation nationale pour cinq ans mais ils furent graciés et relevés de l'indignité nationale au bout d'un an.
Après le procès, l'un des avocats, Maître Henri Blaustin notait amèrement :
*** Le procès du camp de Drancy n'a pas encore été fait (...) Il ne faut pas oublier que Drancy fut le vestibule d'Auschwitz. Jour après jour, nous avons vu nos camarades parqués entre les barbelés de la cour de Drancy, enfermés dans les blocs affectés à ceux qui devaient partir en déportation et s'en aller au crépuscule sinistre du matin, courageux, résignés mais confiants dans la justice qui devait un jour châtier leurs bourreaux... ***
Bien cordialement,
Francis.
[*] Source : "Drancy" de Maurice Rajsfus. |