Pour rappel, pendant la guerre, Paul Struye tenait un journal que ses héritiers ont découvert après son décès et qu'ils décidèrent de publier sans la moindre altération.
Extrait de la soirée du 18 juin 1940.
***** 17 h. Radio-Paris intime ordre aux réfugiés de ne plus bouger. "Toutes villes plus de 20000 h. villes ouvertes." Comme si toute la France n'était pas ouverte à l'ennemi! On précise aussi qu'il n'y a pas encore d'armistice et que les soldats doivent encore résister. Pétain l'avait oublié hier quand proclamait que faut cesser le combat. Quel désarroi!
19 h. Discours Churchill aux Communes. Très crâne, très énergique. "La bataille de Grande- Bretagne va commencer. Nous ferons notre devoir." Grande allure. Reproche assez discret au gouvernement français qui, en concluant paix séparée, violerait ses engagements vis-à-vis Angleterre. On communique projet ahurissant que Londres aurait proposé à Paris dimanche: faire de France et Grande-Bretagne un seul pays. Les Français acquérant nationalité britannique et les Anglais la nationalité française un seul cabinet de guerre, etc. La réponse a été la demande de paix séparée.
22 h. Le général français Degaule (?) parlant de Londres fait appel à résistance française. *****
(souligné par mes soins)
Bien cordialement,
Francis. |