Examinons le dossier - La carte impériale - forum "Livres de guerre"
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La carte impériale / Maurice Martin du Gard

En réponse à
-1Rien ou si peu a changé! de Francis Deleu

Examinons le dossier de Jacques Ghémard le dimanche 09 février 2003 à 16h44

Discours très intéressant en effet, mais je doute que Maurice Martin du Gard obtienne votre clémence après un examen attentif des pièces à conviction.

J'en suis à me demander si je n'ai pas sous estimé le phénomène de rejet des Français Libres après guerre, pourtant si souvent exprimé dans leurs récits.

Premier extrait révélateur au sujet de Mers el Kebir :

*** A juger par ce que dit là l'amiral en retraite Muselier qui, s'étant remis en activité, avait le 1e juillet, dans un ordre du jour, pris la tête de la dissidence maritime avec l'appui du gouvernement anglais, on jugera ce que devaient penser les marins restés fidèles à la nation et à son gouvernement. ***

Glurps, Muselier, en 49 était donc toujours un dissident infidèle à sa nation !

Chapitre suivant, consacré à la Force X désarmée par les Anglais à Alexandrie :

*** L'amiral Godfroy conservait le contrôle de ses bâtiments et de ses équipages, et son artillerie de défense lui était laissée. L'amiral Godfroy resta fidèle au maréchal Pétain ; jamais l'amiral Cunningham ne le lui reprocha, pas plus qu'il n'encouragea les gaullistes d'Egypte à débaucher sur nos bâtiments les officiers et les hommes.
L'outrance perd les hommes, aigrit les nations. Qui la mène aux extrêmes ruine son entreprise. Le calme, le respect mutuel, l'instinct de la modération sont les traits des chefs véritables. L'amiral Sir Andrew Cunningham et notre Godfroy ont écarté d'Alexandrie la folie qui la veille avait taché Mers el Kebir et l'Angleterre elle même de lourdes ombres et de sang. Ils ont épargné un remords à des officiers loyaux. A l'Egypte, ils n'ont pas offert le spectacle d'une guerre fratricide. Et certes, l’on eût souhaité que la sagesse qui venait de les inspirer fortifia d'autres Français, d'autres Anglais, et les ait a temps retenus de prendre à témoin toute l'Afrique du désarroi des Blancs et de leurs querelles de tribus. ***

Godfroy ne remettra son escadre en guerre qu'en juin 43, 6 mois après le débarquement des Américains, et, depuis son hamac, il assistera à Bir Hakeim, à El Alamein (1 et 2) et aux combats de Tunisie. Le déserteur le plus célèbre de cette flotte inactive, est d'Estienne d'Orves. La guerre fratricide, c'est évidement la Syrie. On y arrive mais en passant d'abord par le Tchad :

*** La radio anglaise annonçant que les Allemands chassaient les noirs de France, Eboué en conçut tout naturellement qu'un gouvernement français, que de Gaulle prétendait à la dévotion du vainqueur, ne manquerait pas de le mettre, pour le moins, à la retraite. Il était un personnage dans la Maçonnerie et redoutait également que le même gouvernement ne se plaçât, encore en ce domaine, à l'alignement du National Socialisme, ce que d'ailleurs un ministre néophyte tenta follement de faire à Vichy. ***

Sans commentaire !

Un petit tour au Cameroun ou il essaye de récupérer Leclerc

*** Leclerc, hardi, rapide, remuant, est assuré de ne point périr : son regard, son pas, le geste de sa main, sa voix qui est ce qu'il a de moins léger et de plus na‹f; imposent la présence d'Achille. Sans peur, sans reproche, joueur et ne doutant de rien, c'est un simple et qui se moque de l'histoire car il est~fait pour la légende; il le sait et même il le laisse entendre. Un improvisateur ! Il ne calcule pas. Il ne voit pas loin, il tient la chance et cela suffit. Connaît-il les hommes ? Il serait alors moins optimiste. Il connaît ses hommes et ceux-là il les aime, comme il est aimé d'eux. Ce sont des croisés comme lui qui croient en leur étoile et sont heureux dans la fatigue, dans l'alerte, dans l'élan et dans le combat. Ici le soleil n'excite pas l'esprit, mais l'excès de pensée est un défaut, peut être un vice, et il ne faut pas trop réfléchir si l'on veut être un héros.***

Bref, si l'on ne peut aux yeux des Français, minimiser le général légendaire, il suffit de faire comprendre que ses qualités avaient un revers et qu'il s'est trompé de chef. D'ailleurs :

***Le colonel Leclerc, naturellement, décréta que toutes les mesures prises par le Maréchal étaient nulles et non avenues au Cameroun. C'était un homme de droite et certainement beaucoup plus vichyssois que la plupart des vichyssois. Il était même très hobereau, faisait sonner sa famille, son titre, et s'il avait dû prendre le nom de Leclerc, disait-il, c'était 'pour éviter aux Hautecloque, à sa femme et ses enfants en France, d'éventuelles représailles. La doctrine familiale et paternaliste du maréchal Pétain avait son coeur. Bon gré, mal gré, il rétablit au Cameroun toutes les lois et même quelques habitudes antérieures à ce nouveau régime, qu'il appelait fasciste sans bien le croire.***

Au tour de Larminat maintenant :

*** Le colonel de Larminat se trouvait sur l'autre rive du Congo, à Léopoldville, en territoire belge. Chef d'Etat-Major de l'armée du Levant, Larminat avait eu avec le général Mittelhauser qui la commandait à Beyrouth, des humeurs et des contradictions si vives qu'elles avaient entraîné pour lui des mesures auxquelles il avait mis fin par la fuite ; en Egypte, il avait rejoint les forces britanniques, puis trouvant dans le gaullisme une issue à laquelle le préparait un esprit cavalier, qui avait humé dans Maurras plus de violence que de pensée ***

Larminat lobotomisé en somme ! Ses humeurs et contradictions permirent toutefois de faire passer chez les Britanniques une brigade polonaise et quelques unités de la France Libre. Sa fuite supposée est en fait une évasion de prison.

Arrivons donc enfin en Syrie :

*** De quel droit parlait de Gaulle ? Qui l'avait investi ? Quelle Chambre ? Quel Sénat ? Et le mandat, qui pouvait le retirer ? La Société des Nations ! Ainsi, au Cameroun, en août 1940, pour justifier l'aventureux Leclerc, de Gaulle avait prétendu qu'il y venait défendre le mandat. Cette fois, c'était pour en libérer les pays du Levant. Il fallait se poser en libérateur ! Il croyait se concilier la population en faisant de la surenchère. Il apportait le trouble et non, la liberté. Il survenait comme un bourdon au moment même où le problème s'éclaircissait et où les Etats de Syrie et du Liban commençaient à recevoir satisfaction. ***

J'arrête là ma relecture un peu lassante. Je pense que ces extraits suffisent pour constater que ce n'est pas simplement une réhabilitation de Vichy "bouclier" à coté de l'épée, qui est tenté, mais bien un dénigrement systématique des Français Libres et de leur chef.

Amicalement
Jacques

*** / ***

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