Bonsoir,
J'accorderais des circonstances atténuantes à Maurice Martin du Gard. (Est-ce un parent de Roger?). En 1949, les historiens penchaient tous pour le double-jeu de Pétain et son régime. Il fallut attendre Paxton, un Américain, pour, de manière éclatante, dessiller les yeux de tous ceux qui refusaient de voir.
Je m'inquiète par contre de certains courants historiques actuels. Il suffit de pousser la porte d'un libraire pour s'étonner du nombre croissant de revues consacrées de la Seconde Guerre mondiale. Nous trouvons d'une part les revues, de qualité bien souvent, qui traitent des aspects militaires du conflit et d'autre part les revues d'un format plus réduit, moins luxueux mais tout aussi chers qui abondent d'articles "politiques" ou "idéologiques". Effarant! Ainsi, par exemple, il est expliqué, en une dialectique savante, que l'antisémitisme des années noires en France était un antisémitisme d'Etat, modéré, oeuvre de raison et donc nécessaire par opposition à l'antisémitisme nazi, "antisémitisme de peau" plus outrancier et dangereux.
Ces articles nauséabonds sont signés par d'éminents professeurs d'histoire qui tiennent tribune... pardon... qui tiennent chaire d'histoire au sein des plus importantes facultés de France et de Navarre. Cela promet pour l'avenir! Restons cependant optimistes! Les chantres d'une droite-extrême nous sont utiles pour mieux comprendre les cheminements pervers d'une certaine pensée. Il vaut mieux être confronté à ces discours que de les occulter ou de pratiquer l'autodafé, l'autre versant du dévoiement de la pensée.
Bien cordialement,
Francis. |