Merci de votre message. Non, je ne suis pas rassurée par ma critique partiale et partielle du systême américain. D'ailleurs, vous tombez bien, car je viens d'envoyer ce message sur un autre forum, à propos du désespoir de notre jeunesse. Cela sort des Livres de Guerre et je n'en dirai pas plus ensuite mais voici le fond ma pessimiste pensée:
"Nous parlez de la désespérance d’une jeunesse à qui l’on a « tout promis et rien donné ». Les jeunes sont déprimés car ils ne croient plus en leur avenir, dites-vous. Qui interrogera sur ce sujet la génération des 40/55 ans ? Cette jeunesse croit-elle donc que nous vivons dans un optimisme béat et auto-satisfait.
Cadres dans une PME, nous travaillons au-delà des 35 h et sans RTT. Nous remboursons un prêt immobilier assorti d’un taux à deux chiffres, nous n’avons pas changé nos meubles depuis vingt ans mais nous payons nos impôts, ne bénéficions d’aucune des aides des grands comités d’entreprise mais finançons dans la mesure du possible quelques voyages en famille et les accessoires jugés « indispensables » que la société moderne a mis à portée de main de la jeunesse. Nous donnons pourtant à plusieurs organisations caritatives ou médicales et sommes bénévoles dans des associations locales. Nous trions nos déchets, tâchons d’économiser eau, carburant et électricité. Nous épargnons pour notre retraite, si toutefois les poisons agro-alimentaires et environnementaux des années 60/70 nous laissent le loisir d’arriver jusqu’à 67 ans. Nous appartenons en effet à la génération qui a une chance sur deux de souffrir d’un cancer.
La valeur de notre maison a triplé depuis 15 ans, certains s’en réjouiront. Cela signifie simplement qu’il nous est désormais impossible de déménager pour avoir un peu mieux (ou ailleurs), car cela dépasse désormais notre capacité de remboursement, qui elle, n’a pratiquement pas évolué. Et quand bien même, comment pourrions-nous changer de région, à un âge où les probabilités de retrouver un travail sont proches de zéro ?
Enfin, nous avons choyé nos enfants, que nous avons considérés comme « une personne » dès leur naissance, à la fin des années 80. Nous les avons aimés et éduqués. Ils font du sport, de la musique et réussissent leur scolarité. C’est d’ailleurs l’un de nos rares succès. Mais il ne se passe pas un mois sans qu’un pédopsychiatre ou un sociologue vienne nous dire que nous avons tout faux depuis le début.
Les jeunes sont inquiets, voire pessimistes pour leur avenir. Nous avons, quant à nous d’angoissants et inexorables doutes sur notre futur, alors que nous abordons la deuxième partie de notre vie."
Aurais-je dû m'expatrier aux Etats-unis, comme le fit ma soeur en 1987 ? sa situation a le mérite d'être claire: a 44 ans, un contrat de travail renouvellable -ou non- par tranches de 3 ans (attaché de recherche en laboratoire universitaire). Avec 4 enfants en âge d'entrer bientot a l'université, elle est encore plus angoissée que moi et je la comprends!
Bonne après-midi, car si j'ai bien compris, vous habitez outre atlantique ?
Cordialement, Frédérique |