Après Lawrence en Arabie, d'Annunzio préfigura l'engagement des intellectuels et artistes dans le XXe siècle. D'ailleurs, il a fasciné aussi bien ceux qui adhérèrent au PCF dans les années 20 et 30 (Breton, Aragon, Tzara...) que ceux qui basculèrent dans le fascisme et/ou le nazisme militants (Drieu, Brasillach,...). Le jeune Malraux, alors loin de tout engagement autre que lyrique (et farfelu !) exprima aussi son admiration pour le "libérateur" de Fiume.
Comme vous le dites, il annonce le futurisme, premier mouvement à l'avant-garde, radical et global du siècle passé. Ses membres se divisèrent sur le fascisme; Marinetti, "l'idéologue", fut enthousiasmé par le duce et son programme, alors que certains de ses amis ex-futuristes dénoncèrent le régime et furent contraints à l'exil ou au silence.
Bien cordialement,
RC
PS : Les liens souvent complexes entre Mussolini, le parti fasciste et les artiste s et intellectuels italiens furent analysés dans un séminaire pionnier dirigé par Maria-Antonietta Machiocchi et Jean-Michel Palmier (autre spécialiste des liens entre créateurs et totalitarismes). Il avait été édité dans les années 1970.
Le voilà :
Eléments pour une analyse du fascisme vol. I et II. éd.10/18, 1976.
De Pierre Milza et Serge Berstein, on peut consulter
Le fascisme italien, 1919-1945 Seuil, 1997 et Points Histoire.
Et (re)découvrir les Manifestes futuristes. |