Pour profiter de tous les avantages de ces pages, vous devez accepter les cookies |
Forum des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970 |
| | | | La description du livre
| | Himmler's Secret War / Martin AllenEn réponse à -6 -5 -4 -3 -2 Deux questions bien distinctes de françois delpla le mardi 10 janvier 2006 à 18h45sur la première, voici un extrait de ce que j'écris ici :
On croit souvent que Hitler se souciait de Churchill comme d’une guigne jusqu’à ce qu’il le trouve en travers de son chemin, à partir de mai 1940, et que Churchill était surtout obsédé par Staline et par Gandhi, jusqu’à sa retentissante dénonciation des accords de Munich, et du danger allemand auquel ils paraient si mal, le 1er octobre 1938.
L’observation attentive des documents connus ou nouvellement extraits des archives invite à remonter tout cela. Churchill est en garde depuis la première poussée électorale du parti nazi, en septembre 1930, et dès ce moment se montre disposé, en cas de besoin, à mettre entre parenthèses sa haine de la révolution russe. Sensible au danger du revanchisme allemand, il voit sans doute en Hitler d’abord un excité brouillon et un leader d’occasion, que d’autres pourraient aisément remplacer. Cependant il apparaît, dès septembre 1932, perplexe devant la part de l’antisémitisme dans l’idéologie nazie, et dès l’été de 1935 il écrit un long article sur Hitler... qui est l’occasion, d’après la documentation connue à ce jour, des premiers commentaires de Hitler à son sujet. Le chancelier est fort mécontent de voir dénoncer ses intentions agressives (sauf s’il s’amende, dit charitablement l’article... et certains commentateurs d’aujourd’hui ne retiennent que cela) et ne peut se retenir de le faire savoir à Londres par le truchement des diplomates !
Il s’ensuit que la brouille de Churchill avec les autres politiciens conservateurs britanniques, qui le maintient à l’écart du gouvernement pendant une décennie et fait penser à beaucoup qu’il est en pré-retraite, doit nettement moins qu’on ne l’a dit à un désaccord sur l’Inde, et nettement plus à une divergence de fond sur la question allemande.
D'autre part, au risque d'être accusé de complaisance envers Mussolini (ce qui après tout me changerait de certaine autre "fascination" qu'on a pu me prêter), je ferai observer que Churchill n'a eu de cesse d'enfoncer des coins entre lui et Hitler et que cette attitude était plus intelligente que celle, entre mille exemples, d'un Léon Blum qui les identifiait à toute force et réservait à "l'assassin de Matteotti" ses flèches les plus acérées.
Sur la seconde question, qui donne son titre à votre message, je ferai remarquer que, pendant la guerre, loin de se montrer d'un antistalinisme obtus du moins tant que Hitler est en vie, c'est Churchill qui fait tout pour accorder les violons des trois Grands, allant deux fois à Moscou, provoquant les rencontres de Téhéran et de Yalta, après avoir fait des pieds et des mains pour convaincre Uncle Joe de venir début 43 à Casablanca, etc. Précisément parce qu'il a compris qu'après Pearl Harbor leur division est le seul espoir de Hitler.
Peut-être Roosevelt l'a-t-il compris aussi et reste-t-il en arrière de la main, lui qui contrairement à Churchill a des électeurs à affronter en pleine guerre, pour ménager les anticommunistes américains et notamment les catholiques drivés par l'inénarrable Spellman. Toujours est-il qu'il laisse à Churchill tout le boulot. |
*** / *** lue 789 fois et validée par LDG |
| | |
|
| | |
|