Bonjour,
Dans sa momumentale et incontournable étude biographique, militaire et politique sur Henri Guisan commandant en chef en temps de guerre, à propos des desseins hitlériens concernant la Suisse après la défaite française, Williy Gautschi cite Alfred Ernst :
L'époque entre le 16 juin et fin août 1940 fut, de toute la guerre, l'unique laps de temps pendant lequel l'Allemagne aurait pu attaquer la Suisse avec des forces supérieures sans avoir à s'accommoder d'inconvénients dans d'autres régions. Notre armée se tenait alors dans une position défensive circulaire, improvisée et beaucoup trop étendue.. (p. 219)
Du côté allemand, on peut récapituler les "plans" d'invasion de la Confédération :
Le 27 juin 1940 : "Fall Grün" (Plan Vert)
Le 6 septembre 1940 : "Plan Tannenbaum"
Le 17 octobre 1940 : "Plan " Halder. Halder estime que l'opération peut être menée avec 11 divisions, dont 6 rapides Mais Gautschi écrit que tous ces travaux - sur lesquels ni Brauchitsch, le commandant en chef de l'armée de terre allemande, ni Hitler lui-même ne semblent avoir eu une influence directe - méritent à peine le titre de "plans d'opération"; l'expression serait en effet exagérée. Il s'agit plutôt d'études et de projets de campagne qui auraient pu servir de base pour des études logistiques détaillées (...). Ces travaux ont en commun de tenir compte de la volonté de combattre et des préparatifs de défense de l'armée suisse.
Une démobilisation partielle fut ordonnée durant l'été 40. C'est le signe de l'éloignement du danger hitlérien mais aussi un signal envoyé à Berlin par les éléments de l'Etat et de l'Armée les plus complaisants à l'égard du Reich nazi. Pour Hitler, la menace d'une invasion devait suffire à "tenir" la Suisse.
Bien cordialement,
RC |