Bien sûr, et il faut le rappeler, Giraud n'était PAS un général fasciste ou un putschiste ultra en puissance, mais dans l'ambiance de l'époque, les partisans alliés de la France libre ne faisaient pas dans la dentelle ! Ils exigeaient des chefs de la grande alliance un démarquage clair de l'Etat de Vichy. On peut tout de même qualifier Giraud de maurrassien comme certains des chefs de l'armée française de 1939-1940; il partageait les thèses de la Révolution nationale tout en étant persuadé de poursuivre l'œuvre de Pétain en AFN pour la victoire.
Le rôle confié à Jean Monnet était un pari impossible : faire d'un général pétainiste un bon démocrate selon les codes du président américain...
Assuré par les terme du mémorandum d'être reconnu par les Alliés comme l'unique représentant (provisoire) d'un pouvoir français retrouvé, Giraud voulut faire montre de mansuétude et prouver qu'il était devenu un bon "libéral-pétainiste": il invita donc "Gaulle" à le rejoindre à Alger. (Un peu mesquin, il omettait la particule du Connétable pour signifier sa supériorité de grade.)
Ses jours politiques étaient comptés !
RC |