A ce moment-là de la campagne, Leclerc est nerveusement affecté; ses contacts avec l'armée américaine dont il dépend matériellement et tactiquement sont éprouvants. Comme de Gaulle deux ans plus tôt pour la France libre, il est exaspéré par l'état de dépendance de sa division. De plus, il vient d'être confronté à la réalité physique du système concentrationnaire nazi, cela après avoir traversé son pays abîmé et sali par la dévastation des combats et quatre années d'occupation et de collaboration d'Etat. Il est à cran. En tentant un bref dialogue avec les Waffen SS français, il doit encore encaisser l'arrogance d'un de ces engagés volontaires dans l'armée politique de Hitler. Trop, c'est trop. C'est la goutte d'acide sur un psychisme déjà à vif. Alors, il tranche, brutalement, et les condamne à mort. Immédiatement. Ne cherchons pas trop loin au risque de nous perdre dans des arguties un peu dérisoires. Et, comme l'ont justement rappelé certains intervenants, il fait la guerre et la guerre tue.
Cordialement,
RC |