Bonjour,
Jean Planchais dans son livre (passionnant) "Une histoire politique de l'Armée" privilégie l'approche psychologique de l'histoire des soldats de l'armée française. En quelques traits de plume, parfois trempée dans le vitriol, Planchais brosse le profil des acteurs des évènements. Et lorsqu'ils sont émaillés de nombreuses anecdotes, il n'est nul besoin de se lancer dans de fastidieuses démonstrations.
Ainsi à propos de l'accident mortel :
*** (...) A 10 heures, il prit place sur le bombardier Mitchell B-25 transformé qui servait à ses déplacements.
Il n'avait jamais eu de goût pour les avions. Mais ils lui permettaient de se déplacer plus rapidement. En automobile, son chauffeur - quand il ne tenait pas lui-même le volant - ne devait se laisser arrêter par rien. Le pilote non plus. Le général n'accordait qu'une importance restreinte à la météorologie. En Afrique noire, en 1941, il dit un jour à l'officier qui venait de le piloter jusqu'à Fort-Lamy: "C'est très bien. Vous au moins, vous ne m'avez pas secoué comme votre camarade à mon vol précédent."
(Le vol précédent s'était déroulé au milieu d'un épouvantable orage.)
Le B-25 mit le cap vers le Sud. Une violente tempête de sable s'éleva. On l'attendit en vain à Colomb-Béchar. Il s'était écrasé à 38 kilomètres, sur un talus de la voie Méditerranée-Niger. (...) (*)
Tout est dit !
Bien cordialement,
Francis.
(*) pp. 181-182 |