... d'une réelle ouverture d'esprit. On oublie parfois - moi le premier - que c'est grâce à des bouquins comme celui de Gilles Perrault que notre curiosité pour la seconde guerre mondiale a été éveillée et nourrie à la fin de l'enfance... C'est aussi une des idées-force à l'origine de Livres de Guerre: tout support, fut-il considéré comme "mineur", peut susciter une passion véritable. A 10-15 ans, on est plus réceptif aux livres qui contiennent de bonnes illustrations, des descriptions d'opérations vivantes et des dialogues reconstitués dans un style accrocheur que des essais pointus ou des bios bourrées de notes qui nécessitent un background conséquent.
Alors, Perrault, Ryan, Burgess ("sept hommes à l'aube") Lacaze, ("Le Tunnel" que j'avais emprunté à mon père), Plievier ou encore Delarue et son "Histoire de la Gestapo, même s'ils sont légitimement discutés aujourd'hui, sont des livres qui comptent dans la formation d'un futur passionné, amateur ou pro. La fiction n'est pas non plus à négliger :
un roman comme "Drôle de Jeu" de Roger Vailland m'avait fait comprendre que la vie quotidienne des résistants était bien éloignée de la mythologie nous présentant encore dans les années 60 les clandestins comme autant de héros justes et purs qui faisaient sauter des casernes et dérailler des trains durant les 4 ans de l'Occupation !
Une fois les années d'initiation passées, on recherche des lectures plus complexes, moins ramancées, on affine son champ d'études, on se spécialise, mais je crois qu'il ne faut pas renier ces premières lectures.
Amicalement,
René Claude |