Je me demande pourquoi Lucien Bodard, ce romancier de l'hénaurme, ce grand reporter excessif qui cachait une âme d'enfant blessé sous une carapace de truculente pitrerie, un mélange (d)étonnant d'exagérations fabuleuses, de monologues furibards frappés ci et là du génie littéraire. Lui qui savait raconter les histoires folles du réel avec un ton unique, tenait avec le Roi Jean un extraordinaire sujet de biographie subjective. Les pages consacrées à l'épopée de De Lattre en Indochine dans son histoire du conflit colonial sont un bonheur et si elles n'ont peut-être pas toujours la rigueur historienne exigée, offrent au lecteur le plaisir rare de suivre un grand conteur.
Cordialement,
RC |