Bonjour,
L'intègration des unités nouvellement ralliées à la France Libre, ne se fit pas sans une certaine réserve de la part des plus anciens. Certainement, que cette méfiance disparut avec les batailles et combats communs.
Voici un temoignage, decouvert ce week-end, de Robert Arqueros (Aventures sous l'uniforme, aux éditions "La pensée universelle")
La 4e Brigade est composée de troupes venues d’Océanie et d’éléments ralliés de Djibouti en 1943. Les FFL critiquent ces derniers de n’avoir rejoint la France Libre que 3 ans après l’appel du Général alors qu’éloignés de Vichy, ils pouvaient faire sécession et reprendre le combat plus tôt. La personnalité du Général de Gaulle agaçait des généraux plus anciens que lui servant à Djibouti. Certains ne voulaient pas se mettre aux ordres d’un général moins ancien. C’est pourtant ce qu’avaient fait les généraux Catroux et Legentilhomme dès 1940. Mais ces arrière-pensées ne résistent plus à la réalité depuis que Djibouti est entrée dans la guerre. Cependant les durs de la France Libre gardent quelques réserves à l’égard de ces coloniaux. Dans l’esprit de Saint-Hillier, être muté à la 4e Brigade était une punition pour un FFL de la première heure. J’arrive dans cette brigade. J’ai de la chance d’être affecté au BM21, considéré comme le meilleur bataillon de la Côte française des Somalis et initiateur du ralliement. Je trouve des militaires qui travaillent sérieusement et se préparent sans rodomontade au combat en Europe. Je deviens officiers de liaison du bataillon. Cette fonction me permet de circuler dans les unités et de mieux connaître ces coloniaux qui, à Djibouti, ont vécu pendant trois années une vie difficile. Dans ce bataillon, pas de romantisme dans l’action comme dans les unités de la première heure de la France Libre, mais le souci de la tradition et d’un certain classicisme militaire. Je noue des amitiés qui dureront….
Cordialement
Laurent
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