Bonsoir Laurent, bonsoir à tou(te)s,
Je suis effaré par les privations que j'aurais dû endurer pendant la guerre. En fait, la mémoire des gamins que nous étions à l'époque n'en a gardé que les bons souvenirs. Ah le spectacle de ces monstrueux engins chenillés qui manoeuvraient sous nos yeux ébahis; la course échevelée vers l'abri (rempli d'eau) que mon grand-père avait creusé dans le jardin; ou encore après un combat aérien, les randonnées à travers champs et prés pour ramasser les douilles en cuivre ... ce qui nous changeait de la fastidieuse récolte de pissenlits pour les lapins !
Alors croyez-moi, cher Laurent, la brosse à dent et le savon étaient le cadet de nos soucis. En réalité et pour autant que je m'en souvienne, la brosse à dents n'existait même pas en 1945. Cet ustensile incongru qui vous écorchait les gencives est devenu une "contrainte" pour ne pas dire un "supplice" après la guerre. Cela ne signifie pas un manque d'hygiène. Nous nous frottions vigoureusement les dents avec le doigt de l'index préalablement passé sur les fameuses briquettes de savon.
Par conséquent, je me refuse de répondre à votre inhumaine question : "A quand remonte votre dernier changement de brosse à dents". M'enfin! C'est de la maltraitance d'enfants! Et puis cette question est adressée à Jacques et pas à moi!
Bien cordialement,
Francis. |