Si on ne se réfère qu'au plan technique, la supériorité allemande est loin d'être établie.
C'est un trés vaste sujet, mais dans tous les domaines, il est facile de voir que seule la préméditation a pu leur donner temporairement une certaine supériorité sur le terrain.
Dans le détail, à commencer par l'objet le plus emblématique, le fameux casque d'acier, par exemple, il est évident que la tole soumise en fonderie à une pression inégale pour lui donner cette forme anatomique emboitant le crâne au plus prés était désastreuse pour la solidité à l'endroit le plus exposé. Le moment où la protection du casque est la plus nécessaire, c'est quand on est allongé à terre sous un feu d'artillerie. Et à ce moment, le casque allemand présente son sommet, c'est à dire la paroi la plus mince! Les anglais avaient remédié à cet inconvénient en laissant une épaisseur raisonnable à leur "saladier", moins embouti à la fabrication. Les Français avaient ajouté un cimier à cet endroit particulièrement menacé.
Les bottes allemandes, si martiales quand elles résonnaient au pas cadencé étaient à la rigueur valables pour une guerre de tranchées dans un pays au climat tempéré. En Russie, les clous conduisaient le froid jusque sous la semelle. Les bottes étaient lourdes et incommodes pour toute course rapide.
Vers la fin de la guerre, d'ailleurs, l'OKH avait réalisé ces imperfections, un nouveau casque était à l'étude, celui qui servira à la RDA (le fameux Vopo), et les bottes étaient remplacées par des guêtrons de toile, copiés sur ceux des Britanniques.
En véhicules légers de combat, ils ont investi des sommes importantes pour faire déplacer trois hommes sur trois roues (side car) alors que les Américains, avec la Jeep, ont préféré faire déplacer quatre hommes sur quatre roues.
Même l'armée française de 40 avait ses uniformes en drap de laine de meilleure qualité que les uniformes allemands, qui en étaient déjà à la fibrane, tissus sythétique à base de bois.
On pourrait relever à l'infini les insuffisances du matériel allemand dans ses diverses composantes.
Même quand ils paraissaient innover, c'était dans l'urgence, et ils sortaient du four des gâteaux mal cuits, terminant la mise au point au combat, tant au niveau des chars que de l'aviation.
Le Stuka était inférieur au Douglas Dauntless, qui existait déjà en 1940,
Le biréacteur Me 262, mal mis au point, prenait feu au démarrage une fois sur deux. Pour être sûr de voir décoller deux avions, on en mettait quatre au départ,
Le Messerschmitt 109 tant vanté était inférieur au Spitfire, non seulement en performances, mais aussi en longévité mécanique.
Le plus gros bombardier allemand était incapable d'atteindre les USA, Les plus gros bombardiers américains et anglais étaient tout à fait capables d'atteindre l'Allemagne,
Il n'y a pas eu de porte avions allemand, les anglais en avaient dés 1939,
Le Panther était équivalent au russe T.34 (puisque copié sur celui-ci) mais infiniment plus compliqué et fragile.
Le Tigre était surtout avantagé par son canon de 88, face au 75 du Sherman, mais ceux ci étaient construits en moitié moins de temps. La tourelle du Sherman était électrique, celle du Tigre était manuelle.
D'ailleurs, les Alliés, moins tenaillés par la hâte, finissaient de mettre au point leurs matériels avant de les engager. La guerre a fini juste quelques semaines trop tôt, pour éviter aux Tigre d'affronter le Patton américain, le Centurion britannique. Et dans le ciel, le Me 262 aurait rencontré le P.80 et le DH Vampire.
Si les Allemands avaient une (légère) avance en missiles sol sol, les alliés avaient déjà mis au point la rocket d'aviation air sol, dés la bataille de Normandie.
Nous reparlerons une autre fois de la comparaison des armes d'infanterie, individuelles et collectives, comparaison qui réservera des surprises tant au point de vue de la rusticité, la fiabilité, la facilité d'entretien, etc... On ne fait pas la guerre, par tous les temps, sur tous les sols, avec des armes de tir sophistiquées. |