L'ouvrage de Masson présente un autre mérite : évoquer son implication dans la stratégie politique et génocidaire du Führer. Il est l'un des premiers à procéder de cette manière, tout en signalant les intérêts et les lacunes de l'approche d'Omer Bartov (trop centrée sur le Front de l'Est).
Cela étant, je ne puis m'empêcher de ressentir un certain malaise à la lecture d'un tel livre. A savoir que son auteur est si soucieux de sortir des sentiers battus, de prendre son lecteur à contre-pied, d'affronter les idées reçues, qu'il a tendance à faire de l'armée allemande un magnifique instrument de guerre. Quoique rappelant les crises qu'elle a traversées et les plus sinistres déroutes qu'elle a supportées, il se laisse occasionnellement aller à une espèce de fascination pour cette armée-qui-a-résisté-seule-contre-toute-la-coalition-mondiale. Je crois me souvenir qu'il la qualifie, par exemple, de première armée du monde pour les débuts de l'année... 1945 ! Ce qui est plutôt gonflé. |