A propos de Georges Buis, Lacouture écrit aussi :
Georges Buis et l'ordre militaire ! S'il avait choisi jadis de s'y inscrire, c'est beaucoup moins parce que son grand-père et son père avaient planté quelques drapeaux tricolores sur des villages tonkinois ou afriacins qu'en raison de l'idée peu banale qu'il s'était faite de cette institution : "Pas de métier, assurait-il, où il soit plus facile d'être libre. En échange du respect élémentaire de la discipline formelle et pour peu que vous sachiez vous mettre de temps à autre au garde-à-vous, et à l'occasion, endosser un uniforme, nul mieux que le soldat ne garde son quant-à-soi. Il n'y a pas d'insolence que l'on ne puisse proférer, le regard sur l'horizon et le petit doigt sur la couture du pantalon. Et quelle profession vous libère mieux de la tyrannie de l'argent ?"
Et le biographe de Mendès, de Rivière et de Blum d'ajouter :
"Le courage est une patrie", disait Malraux; Georges Buis fut un assez bon citoyen de ce pays-là. Mais, lui cherchant des modèles, on ne les trouvera pas du côté de Matamore. Pas même dans l'entourage du chevalier d'Assas. Plutôt en direction de ces diserts chevaucheurs de la Fronde qui, pour l'amitié de Retz, l'estime de Saint-Evremond ou un regard de Mme de Chevreuse, eussent donné tous les honneurs et les commandements.
Cordialement,
RC |