Bonjour,
Pour son biographe, la chance de De Lattre fut justement d'avoir évité la période la plus tumultueuse d'Alger, ces mois difficiles qui ont suivi le débarquement américain. Car si le général a la tête politique et comprend les enjeux et les rapports de force, il n'a pas d'ambition gouvernementale comme de Gaulle. De Lattre ne veut "que" faire la guerre et libérer le territoire en forgeant une nouvelle armée équipée par les Alliés rassemblant aussi bien les évadés de France, les unités de l'armée d'Afrique, la France combattante que ceux des maquis, communistes inclus.
Après son évasion rocambolesque de la prison de Riom le 2 septembre 1943, ayant passé plusieurs semaines dans la clandestinité, il parvient à Londres grâce aux efforts du réseau Alliance (M.-M. Fourcade).
Soigné pour un problème aux poumons, il rejoindra finalement de Gaulle à Alger le 21 décembre 1943, une fois les turbulences algéroises passées. (Giraud écarté.)
De Gaulle l'accueille bien, satisfait de pouvoir compter après Juin(*) sur un autre brillant tacticien. De plus, il sait que le singulier général n'a pas de prétentions politiques après la victoire.
Bien cordialement,
RC
(*) B. Destremau écrit : De Gaulle sait qu'il a barre sur Juin, libéré par les Allemands à la demande de Weygand et qui, après avoir rencontré Gœring à Berlin, allait voir Bridoux à Vichy. De Gaulle lui dira : "On oublie le passé". |