La Jeep des villes et la jeep des champs. À propos de la Jeep de Mr Letourneau. - LA JEEP - forum "Livres de guerre"
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LA JEEP / Christophe Routier

En réponse à -3 -2
-1La photo ! La photo !... de Jacques Ghémard

La Jeep des villes et la jeep des champs. À propos de la Jeep de Mr Letourneau. de Serge Desbois le vendredi 27 mai 2005 à 08h15

Bonjour à tous.
À la fin de la guerre, en 1945 la firme Willys chercha à donner une suite civile à ce véhicule militaire illustre, à la silhouette inimitable qui restait un symbole de victoire, de réussite et de liberté. Après plusieurs prototypes, elle se fixa plus spécialement en 1948 sur le modèle “ Willys Overland Jeepster VJ2 1948 ”. ( Photo N° 1 de la communication suivante).

Les nostalgiques imaginent tout de suite sous cette nouvelle carrosserie la Jeep dont ils continuent à rêver. Sa motorisation est presque identique à celle des années 42/45 ( 63 CV SAE contre 60 à son aînée) mais elle est une voiture de ville et elle n’a que 2 roues motrices. Finie la possibilité de craboter dans les terrains les plus boueux où la vieille Jeep ne s’embourbait jamais.

Par contre les dimensions sont différentes :
-longueur 4,51 contre 3,36
-largeur 1,83 contre 1,58
-poids 1165 kg contre 1054.

Les USA en firent cadeau d’un exemplaire au général De Lattre de Tassigny au Tonkin en 1951 qui en fit sa voiture de commandement (Photo N° 2)

Intéressante est la photo N° 3 sur le plan historique. Elle a été prise du poste du col de Kem sur la RC 6 en 1952 pendant la bataille de Hoa-Binh, poste tenu par les tirailleurs de la 10ème Cie du 1er Régiment de tirailleurs marocains. De Lattre vient de mourir. Ce véhicule de De Lattre est utilisé maintenant par le ministre des états associé Letourneau. Il retourne sur Hanoï. Qu’est venu faire ce ministre aux avants-postes ?

Il faut faire un retour en arrière.
Le soir du 4 nov. 1951, Salan est convoqué dans le bureau de De Lattre *. “ ils n’y comprennent rien à Paris, dit De Lattre, Ils me trouvent statique et sans esprit d’offensive… ils veulent que j’attaque, que j’en termine ! Pour eux je lanterne et ce conflit n’en finit plus. Bien ! je vais attaquer. Envoyez chercher De Linarès tout de suite (le commandant au Tonkin)”

Ils se retrouvent à 3 dans le bureau de De Lattre.

“Attaquer, attaquer poursuit De Lattre, c’est entendu, je vais à Hoa Binh…Revenez me voir tous les deux après le dîner, à minuit et apportez-moi vos projets., ”

Il faut rappeler que depuis 2 ans à la suite de l’affaire malheureuse de l’évacuation de Cao Bang, sur la pression du Viet Minh, nous n’étions plus à Hoa Binh qui n’est pourtant qu’à une soixantaine de km de Hanoï.

Et Salan poursuit :“ Nous sortons et nous nous regardons, un peu ahuris, pour ne pas dire consternés”

En effet Salan n’était pas très chaud pour occuper Hoa Binh qui imposait de créer un réduit dans une boucle de la rivière noire, sur la rive opposée, surplombé à l’Ouest par des montagnes où les Viets seraient en situation dominante. D’autre part la route coloniale N° 6 qui y mène est un véritable piège à embuscade sur ses 20 derniers kilomètres au-delà du col de Kem. Ce qui sera confirmé dans les semaines qui viennent. La division 304 en entier va y barrer le passage. L’autre voie, la Rivière Noire elle-même, après la bataille de Tu VU ne pourra bientôt plus être empruntée pour ravitailler le camp retranché.
Le 7 janvier le 2ème bataillon de la 13ème demi-brigade de la Légion Étrangère “fait Camerone” à Xum-Phéo sur la R 6, à 5 km de Hoa-Binh.

C’est la préfiguration de la situation de Dien Bien Phu.

Salan va donc attendre le décès de De Lattre pour replier les 20 000 hommes de Hoa Binh en situation difficile. Il veut faire couvrir sa décision par le ministre. D’où le passage du ministre en inspection, aperçu au pied du poste de Kem, qui va lui donner l’autorisation du repli. Salan meurt le 11 janvier 1952. Le repli est confié au colonel Gilles et va être périlleux. Il faut re perméabiliser la RC 6 entre Kem et le camp retranché. Dès le 12, un groupement part du delta et commence la reconquête de la RC 6. Gilles met en action des forces considérables pour tendre la main à la garnison encerclée : plusieurs bataillons de paras et de marocains et 12 batteries de 105, soit le double de canons de 105 que possèdera Giap à DBP. Il fait débroussailler au napalm les bas-cotés de la route..

Dans la soirée du 22 janvier, la gros de la garnison isolée dans la boucle du fleuve, après avoir abattu ses mulets, fait sauter ses camions, son gros matériel et ses munitions, aidée d’un millier de coolies ( des Muongs qui ont demandé à suivre les Français), se trouve à 6 h. du matin sur la RC 6 en route pour Hanoï et à l’abri d’un chapelet d’unités qui ont repris pied sur le trajet de retour et qui s’échelonnent jusqu’au delta. L’arrière-garde au corps à corps avec le régiment 36 des Viets qui engagent la poursuite, réussit à passer le fleuve à 13h 30 abandonnant 76 tués, et 10 disparus et ramène 250 blessés. Actuellement les Viets montrent aux “ touristes ” à Hoa Binh, un LCM qu’ils disent avoir coulé. Il ne porte aucun impact. Nous l’avons abandonné tout simplement.

Le 25 enfin, les 20 000 hommes ont regagné le Delta. “ je suis soulagé ” dit Salan.

Cette incursion de 2 mois sur la rivière noire a coûté 436 tués et 2360 blessés.

Et nous n’étions qu’à 60 km de Hanoï avec 20 000Hommes. Si le général Navarre, 2 ans après, avait voulu s’intéresser avec plus de minuties à ce qui s’était passé avant son arrivée dans ce pays dont il disait qu’il n’en connaissait rien, il n’aurait vraisemblablement pas enterré 12 000 hommes à DBP à 300km d’Hanoï à la limite du rayon d’action de ses avions de combat…

Voilà ce que permet d’évoquer le passage insolite du ministre dans sa jeep carrossée sur la RC 6.

* Mémoires de Salan (2ème partie)

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