Bonsoir Arcole, bonsoir à tous,
Une expédition dans mes caves humides, dans le fatras de mes bouquins, n'a rien donné à propos d'un conflit entre le général de Gaulle et Montgomery.
Par ailleurs, pour nous changer des textes arides, je n'ai pas résisté à vous reproduire le récit du "débarquement" du général de Gaulle à Courseulles...publié dans un très vieux "Paris-Match". La dernière ligne fait mention à la rencontre avec Montgomery.
Et pour illustrer le texte, deux photos "impertinentes" qui, à mon humble avis, expliquent pourquoi les FFL, avec le général de Gaulle à leur tête, n'ont pas été autorisées à débarquer le 6 juin... pour manque de souplesse §:-))
*** A l'aube du 14 juin, au terme de sa croisade, Charles de Gaulle voit surgir des flots tumultueux la douce côte normande. Au vent salé du large succède, presque imperceptible mais bouleversant, le souffle sucré des pommiers. Le navire à bord duquel il revient, debout sur la passerelle du commandant, porte un nom de légende : c'est "la Combattante", battant pavillon à croix de Lorraine.
On jette l'ancre au plus près du rivage et l'on fait les derniers mètres d'approche à bord d'un véhicule amphibie, dans la même vague qu'un régiment canadien qui débarque au même moment. C'est sur le sable de la commune désormais historique de Courseulles (Calvados).
De Gaulle reprend pied sur la vieille terre de France. Terre qui se dérobe, ici, léchée par l'écume et malaxée par les marées, et bouleversée par les combats, et labourée par les chenilles, mais là, bientôt, au-delà de la dune, elle nourrit des prairies, elle s'alourdit à chaque pas. Encore un peu, et elle portera des moissons, des peupliers, des cathédrales. Mais le chef du gouvernement provisoire doit garder la tête froide. Il envoie tout de suite à Bayeux François Coulet, nommé, séance tenante, commissaire de la République pour le territoire libéré, et le colonel de Chevigné, chargé à l'instant même des subdivisions militaires. Puis, en jeep, il va d'abord rendre visite au général Montgomery, qui commande les forces alliées de la tête de pont. Le quartier général est une confortable roulotte. Le général anglais y travaille devant le portrait de Rommel qu'il a eu l'honneur de vaincre à El Alamein. Plein d'humour, de prudence, de pudeur, Montgomery donne à de Gaulle de bonnes nouvelles de la bataille et lui souhaite une belle journée. ***
Dans "L'épopée de la France libre", François Broche, mentionne la visite du général de Gaulle au quartier général de Montgomery, près de Creully. *** Montgomery le [de Gaulle] met au courant de la suite des opérations: Cherbourg sera prise par les Américains et Caen par les Britanniques. ***
De Gaulle dans ses "Mémoires de guerre" notera "Sous ses ordres, les choses iront vigoureusement, mais sans hâte ni témérité. Lui ayant exprimé ma confiance, je le laisse à ses affaires et je m'en vais aux miennes, à Bayeux".
Bien cordialement,
Francis. |