C'est un courant de pensée lancinant et répétitif depuis un demi siècle.
A croire que l'Afrique pré-coloniale était un petit paradis peuplé de gens pacifiques et fraternels, et que seule la présence de l'homme blanc a perturbé leur radieuse marche vers le progrés.
Si les Européens n'étaient pas venus, il n'y aurait toujours pas de routes, d'aéroports, de voies ferrées, d'électricité, pas même de ponts d'une solidité supérieure aux ponts de lianes. La population serait restée dix fois inférieure, régulée par la mortalité infantile, le paludisme, la lèpre, la maladie du sommeil, sans parler des guerres tribales, le cannibalisme, et le trafic d'esclaves vers les palais de la Mer Rouge.
Depuis la décolonisation, ces pays qu'on disait (gentiment) en voie de développement sont restés définitivement des sous développés. Aucun pays décolonisé, depuis 1960 n'a pu éviter la guerre, civile ou étrangère, les dictatures de tyrans militaires, illuminés religieux, ou empereurs de carnaval.
Le colonialiste honni a été expulsé? Mais alors, pourquoi le suivre, sur ses talons, pour quémander le droit de vivre chez lui? Pourquoi s'évader dans des trains d'atterrisage d'avions ou dans des baignoires flottantes à travers le détroit de Gibraltar? Pourquoi les élites qui viennent s'instruire en Occident "choisissent la liberté" et ne rentrent pas aider leurs frères?
Ca commence à bien faire, cette diabolisation systématique, et cette façon de jeter le bébé avec l'eau du bain! |