Bonjour RV, bonjour à tous,
*** Dommage pour la France que Pierre Mendès France n'a pas été plus écouté! (...) *** (RV)
Il faut aussi admettre que la tâche de Pierre Mendès France n'était pas aisée. Il hérita du portefeuille de l'Economie tandis que les Finances c'est-à-dire le Ministère qui tient les cordons de la bourse, était entre les mains d'André Lepercq et, après sa mort accidentelle, entre les mains de René Pléven, tous deux "libéraux" et peu enclins à appliquer des mesures dirigistes.
Les adversaires d'une conversion monétaire ne manquaient pas d'arguments:
- Diverses mesures pour alléger les souffrances des Français avaient déjà été prises... comme une hausse des salaires provoquant un nouveau gonflement de la circulation fiduciaire. L'opération de conversion n'en aurait été que plus douloureuse.
- Une conversion monétaire (et son corollaire une déflation brutale) aurait ébranlé la confiance des détenteurs de capitaux et découragé les investissements nécessaires pour le redémarrage de l'économie.
- La stérilisation de l'épargne aurait provoqué un vif mécontentement... plus particulièrement dans le monde agricole sur lequel on comptait beaucoup pour alléger les graves problèmes du ravitaillement.
- Argument fallacieux mais à vérifier! Contrairement à la Belgique, la "France libre", dont la qualité de gouvernement régulier n'aurait pas été reconnue, ne fut pas autorisée à imprimer, hors de France, de nouveaux billets.
- Par rapport à la Belgique, un argument tient cependant la route : la dimension des territoires respectifs et surtout, pour la France au lendemain de la Libération, la disparité entre les divers centres du pouvoir de fait. Les Commissaires de la République nommés à la tête des grandes régions de France soit se comportaient comme des potentats, soit subissaient de telles pressions des Comités de Libération et/ou du parti communiste que les directives venant de Paris était tout bonnement ignorées.
*** Il arrivait à Farge, à Lyon, de ne publier que les articles 3, 9 et 28 d'une loi promulguée à Paris, au JO....*** (*) C'est tout dire !
Bien cordialement,
Francis.
(*) in
"Pierre Mendès France" de Jean Lacouture.
PS: Dans l'édition que le webslave a trouvé dans sa bibliothèque/héritage,
![http://www.livresdeguerre.net/forum/contribution.php?index=3897](../images/theme/lien.gif)
, les pages 162 à 181 sont consacrées à la saga économico/financière de la France dans l'immédiat après-guerre.