Anfa Jour 2 jour 3 et jour 4 - Mon père m'a dit... - forum "Livres de guerre"
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Mon père m'a dit... / Elliott Roosevelt

En réponse à
-1Roosevelt un ami de la France ? Jour 1 de Etienne Lorenceau

Anfa Jour 2 jour 3 et jour 4 de Etienne Lorenceau le lundi 17 janvier 2005 à 19h28

Vendredi 15 janvier 05
P 79-80
Le suave et doux Robert Murphy passa quelques minutes vers cinq heures. Lui, le général [Eisenhower] et Père n’avaient qu’un sujet : la politique française Murphy était anxieux de mettre Père a jour sur le sujet de Giraud, combien il serait compétent comme administrateur, combien il serait idéal pour les Américains de le soutenir…

Samedi 16 Janvier (p 54)
Le lendemain matin le P.M. fut un visiteur matinal, pour lui [Franklin Roosevelt]. Il arriva avant dix heures et , lui et Père passèrent la matinée avec Eisenhower, Murphy, Sir Harold MacMillan, le ministre Britannique attaché au Q.G. Allié. Politique française de nouveau. Franklin et moi – nous ne nous étions pas vu depuis Argentia en Août 1941 ; en fait c’était la première fois que je voyais l’un de mes frères depuis cette date – passèrent notre tête juste le temps de découvrir que la substance des discussions était encore de Gaulle et Giraud. A cette époque, Churchill et Père avaient trouvé une alternative a « ton enfant a problème » et « mon enfant a problème ». Maintenant cela s’était abrégé en « D » et « G ». Où était D ? Pourquoi n’est il pas à disposition ? Le principal souci politique était toujours de trouver une solution à l’imbroglio français J’avais vu assez des histoires figurant dans les journaux Américains, la nuit précédente, pour mesurer combien c’était un problème diplomatique de première importance. C’était la première fois que je réalisai combien Murphy était sur le grill. De ce que je réussis à entendre, au moins une partie de la critique était fondée. ; Son souci principal semblait le conduire à vouloir assurer que tout gouvernement futur en France inclue – au plus haut niveau – les mêmes hommes que ceux qui avaient fait partie des principaux « apaiseurs » durant les années critiques précédant le commencement de la guerre.

Dimanche 17 janvier
Juste a midi le jour suivant, les premiers visiteurs arrivèrent. C’était le général Charles Nogues, le résident général à Rabat, le général Patton et le général Wilbur. Wilbur faisait partie du staff de Patton. Il s’était joint, d’une façon qui allait se révéler inutile, pour servir d’interprète. Père parlait couramment le français et il discuta avec Nogues sans avoir besoin d’aide.
Nogues et Patton pour deux généraux qui, il y a encore quelques semaines, se combattaient âprement sur les plages du Maroc français, étaient étonnamment affables l’un avec l’autre. Il y avait plus que le fait être des soldats professionnels refusant de porter leur combat au delà du champs de bataille. En fait aucun des deux n’était politique au delà du sens commun du mot. Chacun obéissait aux ordres, Patton heureusement pour nous, plus efficacement que Nogues. Nogues avait l’ordre de résister, il résista ; par la suite les ordres furent de cesser la résistance, il cessa. Nouveau commandement maintenant.
En ce qui concernait Père, c’était principalement une visite de courtoisie. Il y avait cependant un autre aspect. ; cet homme Nogues avait été mentionné par le P.M. comme une des raisons pour les difficultés à convaincre de Gaulle de venir a Casablanca. Nogues – diplômé de Saint Cyr, l’Académie Militaire Française, soldat professionnel et administrateur colonial, un homme qui voulait juste recevoir des ordres clairs et intelligibles et qui, par la suite, abandonné a lui-même, se trouva au centre d’un conflit de première importance. Depuis Londres, comme il nous fut rapporté par Churchill, de Gaulle insistait pour que son compatriote et co-officier soit emprisonné immédiatement comme collaborateur ; emprisonné et retenu pour être jugé. Pourtant ici au Maroc français, comme nous le savions, le général Patton (qui jusqu'à un passé récent était son ennemi et âpre combattant) insistait pour que Nogues soit maintenu à sa position actuelle. Plus tard, Patton déposerait un rapport vigoureusement partial en faveur de Nogues ; il était convaincu que l’influence de Nogues sur le sultan du Maroc et sur la population autochtone pourrait être d’une grande aide pour nos soldats pendant toute la durée ou le pays serait utilisé comme base.
Par cette chaude après-midi de dimanche lorsque Père posa au français des questions sur le peuple marocain, sur la façon dont son sort pouvait être amélioré, celui-ci resta sec. Il n’avait jamais pensé a réfléchir a aux réponses a ces questions qui ne lui avaient jamais été posées. Il savait pourtant au centime près le niveau de richesse qui pouvait être exporté du pays, et au sou près jusqu'à quel niveau les marocains pouvaient être exploités. Le Sultan, Patton nous avait laissé entendre, était à la botte de Nogues et y avait été depuis des années ; Nogues n’aspirait à rien d’autre que de l’y conserver. Apres que Père ait eu l’occasion de rencontrer et de parler a cet homme avec qui de Gaulle avait un compte a régler et que les généraux fussent partis : « Rappelle moi d’inviter le Sultan a dîner un de ces soirs, Elliott, » dit Père, « Demande a Murphy ou a quelqu’un qui sache quel est le protocole. Ce Nogues… , il ne mérite pas être considéré. »
Nogues, Patton et Wilbur avaient quitté la villa pour celle de Churchill, le P.M. resta un long moment avec eux et parti ensuite pour Dar es Saada afin de déjeuner avec nous. Il nous indiqua que, ce matin, il était descendu au port pour inspecter la coque bombardée du Jean Bart.
« Vous êtes allé voir le Jean Bart ? » demanda Père irrité. « Bon sang, si vous pouvez aller voir le Jean Bart je le peux également »
Nous éclatâmes tous de rire. Il était tout a coups comme un enfant de six ans : « tu as eu une glace, j’en veux aussi! »
Cet après-midi le général Mark Clark fit un saut. Churchill était parti avec aux oreilles d’autres admonestations concernant de Gaulle. Père était de plus en plus confiant avec chaque jour qui passait que Churchill retenait l’arrivée de de Gaulle et qu’il serait a même de produire « son enfant problématique » a tout moment opportun. Maintenant Père allait avoir l’occasion de rencontrer l’homme que Murphy et nos Affaires Etrangères présentaient comme le choix logique a soutenir contre l’éventualité d’un solitaire, soutenu par les Britanniques, personnifié par de Gaulle. Père était éveillé, intéressé et impatient de rencontrer enfin l’homme a qui l’armée française d’Afrique du Nord était confiée. Clark ne resta que le temps de s’assurer que Père était prêt à interviewer Giraud, avant d’aller le chercher. Je pense que nous tous dans la villa étions excités : la patiente manœuvre diplomatique qui avait occupé l’esprit de Père vis-à-vis de Churchill dans les derniers jours allait enfin connaître une issue, nous l’espérions tous : ici ce serait un mouvement important dans un jeu important et difficile.
Lorsque Clark revint avec Giraud, Murphy et le capitaine McCrea revinrent aussi et tout le monde s’installa pour la discussion cruciale.
Ce fut un profond désappointement pour Père
En ce qui concernait Giraud il n’y avait pas de problème de politique à traiter. Il n’existait que la question militaire de la guerre. Droit comme un piquet sur sa chaise, jamais détendu. Seul l’age l’avait assoupli, la prison semblait ne pas avoir laissé de marque. Comme sa méfiance initiale disparaissait, une note d’insistance se glissa dans son ton.
« Donnez nous seulement des armes » supplia-t-il, « donnez nous des fusils, des tanks et des avions. C’est tout ce dont nous avons besoin »
Père était amical mais ferme dans son contre-interrogatoire. D’où allaient venir ses troupes ?
« Nous pouvons rassembler des troupes coloniales par dizaines de milliers ! »
« Et qui les entraînera ? »
« J’ai plein d’officiers sous mon commandement. Ceci ne constitue pas un problème Donnez nous seulement des armes. Le reste… »
Mais le reste comprenait des questions qu’il n’aurait jamais à apprécier. Churchill avait souligné que son retard a condamner les lois anti-sémites promulguées originellement par le précédent régime de Vichy, était une des causes principales du blocage de de Gaulle.- ou l’une de ses prétendues causes. Giraud balaya ces questions, les mettant de coté. Sa pensée était monomaniaque.
« La seule chose dont nous ayons besoin, c’est d’équipement, de quelques semaines d’entraînement, et de grandes armées seront immédiatement disponibles. » [Le corps expéditionnaire de l’opération Torch comprenait 120,000 hommes, les français allaient former immédiatement une armée de 80,000 hommes]
Père indiqua à Giraud par ses questions que ce dernier sous-estimait sérieusement le travail. [Roosevelt ne voulait pas faire comme avec l’Angleterre ou avec Staline un simple lend-lease et Giraud ne voulait que cela]. Le général français était tellement concentré sur ses propres plans que je doute qu’il perçut la réaction négative de Père La conviction de Giraud était inusable et infinie. Mais Père n’abandonna rien.
Des que Giraud et les autres furent sortis de la pièce, Père montra par ses expressions et ses gestes ce qu’il pensait. « Je crains que nous ne nous penchions sur un roseau très mince » dit il.
« C’est la l’homme autour duquel Bob Murphy dit que les français se rallieront ! C’est un nul comme administrateur et ce sera un nul comme leader. »

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