Ch'tites précisions sur le contexte et sur un certain Rudolf Kasztner - L'Histoire de Joël Brand - forum "Livres de guerre"
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Edition du 30 mai 2009 à 22h25

L'Histoire de Joël Brand / Alex Weissberg

En réponse à
-1Autre livre sur le sujet de Etienne Lorenceau

Ch'tites précisions sur le contexte et sur un certain Rudolf Kasztner de Nicolas Bernard le dimanche 19 décembre 2004 à 02h26

Quitte à recycler ce que j'ai écrit sur fsh... ;-)

Au printemps 1944, quelque 750.000 juifs vivaient en Hongrie, ce qui posait d'évidents problèmes de logistique à la machinerie du meurtre de masse nazie. Hitler n'avait plus aucune confiance dans le gouvernement de l'amiral Horthy, il n'ignorait pas que celui-ci était désireux de sortir la Hongrie du conflit. Par conséquent, une occupation militaire du pays par la Wehrmacht était rendue nécessaire par les circonstances. Si Horthy parvint à l'éviter partiellement et provisoirement après avoir reçu à ce sujet un ultimatum hitlérien le 15 mars 1944, ce fut au prix d'un ramaniement ministériel opéré avec l'ambassadeur allemand Veesenmayer. Horthy dut procéder à la nomination d'un gouvernement plus ancré dans la collaboration que le précédent (ce qui allait conduire le Premier Ministre démissionnaire, Miklos Kallay, à demander l'asile politique à la Turquie), dirigé par l'ancien chargé d'affaires hongrois à Berlin, Döme Sztojay.

Au même moment, Eichmann et une équipe de 130 SS se rendirent en Hongrie pour la mise en oeuvre du projet de déportation.

Les premiers trains de déportés partirent le 27 avril 1944 pour Auschwitz. Il était prévu que Budapest serait la dernière zone hongroise à être purgée des juifs.

Il se trouve que des négociations furent engagées entre nazis et des dirigeants juifs, ce dans le cadre d'une tentative de Himmler d'obtenir des concesssions de la part des Alliés (genre "10.000 camions contre 1 million de juifs hongrois"). Le dirigeant du comité d'entraide et de secours sioniste (organisation créée début 1943 pour venir en aide aux réfugiés venus de Pologne, de Roumanie et de Slovaquie), Rudolf Kasztner, fut intégré à ce jeu dangereux mettant aux prises agents nazis, agents alliés, agents doubles et autres naïfs de circonstance, ce alors que les Alliés n'étaient guère disposés à traiter avec le RSHA. A noter que la plupart des négociateurs juifs mêlés à cette affaire n'étaient même pas des fanatiques du sionisme: le rabbin Michael Dov Ber Weissmandel, par ex., "était, par ultraorthodoxie, un adversaire fanatique du sionisme; Brand un aventurier, un buveur, et certes pas un maniaque de la vérité historique".

Voir à ce propos ces pages ouaibes sur les négociateurs juifs:



Kasztner n'ignorait pas que les nazis exterminaient les juifs depuis longtemps, ainsi qu'il devait le déclarer à son procès en 1954. Les Einsatzgruppen, Auschwitz, tout cela était connu dès 1942, déclara-t-il. Kasztner devait en outre recevoir fin avril 1944 le rapport de deux évadés d'Auschwitz, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler, précisant toutes les modalités de fonctionnement d'Auschwitz et révélant cette information capitale : les nazis entreprendraient l'élimination des juifs hongrois par gazages. Ils préparaient "fièvreusement" cette opération...

Kasztner, manipulé par Eichmann, agit pour sauver les juifs de Hongrie. En ce sens, comme d'autres, il prit d'énormes risques, car se mettant en première ligne face à des exterminateurs aguerris. Et, au final, privé de marge de manoeuvre, il ne put en préserver "que" 1.700. En échange, il avait du promettre que les juifs ne s'opposeraient pas aux déportations (si l'on en croit Eichmann). Les dirigeants juifs espéraient alors que les Alliés donneraient une réponse favorable à la proposition de Himmler, réponse qui ne vint jamais. 437.402 juifs hongrois furent finalement déportés à Auschwitz cette année là.

L'échec de Kasztner était total et il ne s'en remit jamais (il perdit son procès en diffamation en 1954 et fut assassiné en 1957 avant d'être réhabilité en 1958, la Cour suprême israélienne ayant annulé le premier verdict). En quelque sorte, il fut la dernière victime d'Eichmann. Et pourtant, rien ne l'obligeait à approcher ce dernier, quitte à risquer lui-même la liquidation et souffrir de l'opprobre générale, rien ne l'obligeait à tenter le tout pour le tout pour sauver les juifs hongrois. Qu'il ait, en définitive, été arnaqué par Eichmann achève d'en faire davantage une victime quelque peu héroïque qu'un négociateur pervers, comme certains individus d'horizons politiques très variés le soutiendront par la suite.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes