Anfa : préparatifs d'un mariage forcé - De Gaulle et Roosevelt - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

De Gaulle et Roosevelt / François Kersaudy

En réponse à -2
-1La continuation d'une politique vichyste de René CLAUDE

Anfa : préparatifs d'un "mariage" forcé de René CLAUDE le lundi 13 décembre 2004 à 12h18

Bonjour,

Les pages où F. Kersaudy décrit et analyse la conférence d'Anfa sont une synthèse pertinente de l'affaire et aussi un régal. On se rend compte de la légèreté avec laquelle le président Roosevelt aborda cette réunion. Dans une atmosphère de vacances, entre des repas fins et des cocktails multiples, Roosevelt et ses collaborateurs préparaient le "mariage" Giraud-de Gaulle comme une simple formalité. Roosevelt parlait du marié Giraud et de la mariée de Gaulle... ! Dans son esprit, de Gaulle serait subordonné à Giraud. Et l'affaire conclue ! Difficile d'être plus léger et plus méprisant pour l'avenir politique et militaire de millions d'individus.
Winston Churchill tente alors de modérer l'insouciance affichée de son grand allié américain. Dans un télégramme au département d'Etat, il dit : Oh ! Non, ce n'est pas possible; de Gaulle est plus qu'un individu : c'est un mouvement et un symbole.
Roosevelt attend Giraud dont Murphy lui a dit le plus grand bien; il pense que le général sera l'homme qu'il faut pour faire contrepoids à de Gaulle. On est stupéfait devant une telle cécité politique. A ce moment-là. F.D. Roosevelt n'a certes pas encore rencontré Giraud, mais ses collaborateurs civils et militaires en AFN le pratiquent depuis un certain temps. Parmi eux, aucune voix ne s'élève pour avertir le président de l'inconsistance politique de Giraud qui ne pense qu'en termes de chars, de canons et d'unités.
Le lucide capitaine Beaufre, cité par l'historien, écrit :
En réalité (...) Giraud ne venait à Anfa que pour contracter avec de Gaulle un mariage de raison. Il était d'accord sur l'idée, mais bien des sentiment se cabraient en lui à l'idée de collaborer avec son ancien subordonné de Metz dont le mauvais caractère lui était connu, et de voir arriver à Alger les "politiciens" de londres qu'il abhorrait. (...) Si l'on ajoute à cela l'influence de Bergeret et de l'ancien cabinet de Darlan, il devenait évident que notre général revenait peu à peu à un conservatisme qui étaient bien loin des sentiments qui l'animaient à Kœnigstein et à Marseille à la veille du débarquement. (p. 217)
A mots à peine voilés, le subtil Beaufre propose un bref portrait idéologique de son patron à ce moment crucial de la guerre alors que la France va rentrer dans la bataille et nous en expose les limites.

L'entretien entre Roosevelt et son "marié" Giraud apporte au président la désillusion prévue : le brav' Giraud ne parvient pas à sortir du champ militaire. Plus grave, la situation en AFN qui vit toujours sous le régime de l'Etat français vichyste lui convient très bien.
Les lois antisémites sont toujours en vigueur, les opposants toujours en prison et les vichystes aux manettes. Churchill, qui connait bien "son" de Gaulle, explique que le retard mis à abroger les lois antisémites du régime de Vichy constituait l'une des principales causes du ressentiment de De Gaulle.
(p. 219)
Pour répondre à celles et ceux qui tentent encore parfois de débusquer un soi-disant antisémitisme chez le chef de la France libre durant la guerre; l'abrogation des lois de Vichy en AFN était bien au centre des préoccupations du Connétable.

A la fin de la réunion, Roosevelt déclara à propos de Giraud :
J'ai bien peur que nous prenions appui sur une planche pourrie.(...) Voilà l'homme dont Murphy me disait qu'il rallierait les Français ! Il est nul comme administrateur, il sera nul comme chef !

Pendant ce temps, le général de Gaulle est à Londres. Il attend. Maintenu dans l'ignorance de l'affaire, il croit qu'il va rencontrer prochainement Roosevelt aux Etats-Unis ! C'est Eden qui lui remet officiellement le télégramme de Churchill l'invitant à se rendre au Maroc.
Il n'est pas difficile d'imaginer la réaction du Connétable...

Bien cordialement,

René Claude

*** / ***

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