Mmoui... J'aurais peut-être du écrire à propos de Giraud qu'il n'a pas rompu avec la politique de Vichy en AFN et qu'il resta fidèle à Pétain.
(Après s'être évadé, le premier signal "politique" qu'envoie Giraud est d'aller saluer Pétain pour lui réitérer sa fidélité.)
De plus, une fois Darlan liquidé à Alger, le même Giraud - toujours appuyé par Roosevelt et Churchill - s'entoure des plus fidèles et zélés pétainistes : Bergeret, Chatel, Rigault, Noguès, Boisson, Mendigal, Prioux et l'amiral Michelier. François Kersaudy écrit que les premières initiatives de Giraud sont particulièrement catastrophiques. Il fait coffrer tous les "éléments gaullistes(*)", terme sans nuance désignant les dissidents d'AFN, qui avaient pris part à la neutralisation des points-clés de la ville la nuit du débarquement allié (nov. 1942) parmi lesquels des... giraudistes, du moins des gens qui avaient agi en son nom !
Le capitaine Beaufre qui appartient à son état-major est affligé et réagit vivement en reprochant à Giraud son erreur tactique grossière.
Giraud a poursuivi dans les grandes lignes la politique Pétain-Darlan, influencé qu'il fut par les collaborateurs de l'amiral exécuté par Bonnier de la Chapelle. Pire, il demande à Eisenhower de faire passer Marcel Peyrouton en Afrique afin de le nommer gouverneur général d'Alger. F. Kersaudy rappelle que cet ancien ministre de l'Intérieur de Vichy est celui qui avait fait arrêter Georges Mandel et Paul Reynaud, qu'il avait fait appliquer les premières mesures antisémites et qu'il avait signé la condamnation à mort de de Gaulle... Un autre vichyste militant, si j'ose dire.
Bien cordialement,
RC
(*) Les vrais gaullistes étaient minoritaires en 1942 en AFN. |