Bonsoir,
J'ai pu (enfin) me plonger dans l'impressionnante biographie politique que Barbara Lambauer consacre à l'ambassadeur du Reich à Paris, le redoutable Otto Abetz qui s'installe dans la capitale très rapidement, dans les roues des convois de la Wehrmacht. Il ne perd pas de temps le très francophile et très nazi Abetz. Il se présente à ses interlocuteurs français comme un vrai national-socialiste, antisémite, mais surtout socialiste, ouvriériste même. Il sera tout disposé à accorder aux représentants du PCF l'autorisation de publier "L'Humanité" afin de donner l'illusion d'une diversité politique dans la France occupée.
Paris est déclarée ville ouverte le 14 juin (40). Vingt heures plus tard, Abetz et ses collaborateurs débarquent dans l'ancienne ambassade d'Allemagne, 78 rue de Lille.(...)
Le 22 juin, Abetz et Schleier font leur première apparation officielle; ils assistent à Rethondes à la conclusion de l'armistice. Le système d'occupation peut alors se mettre en place.(...) Chargé de représenter les intérêts de l'Auswärtiges Amt, Ribbentrop n'étant en rien disposé à laisser le champ libre aux militaires, Abetz provoque un certain trouble à Paris, suscité par l'absence d'une définition précise de ses compétences et fonctions. Gêne qui se manifeste sans retard dans une rivalité croissante avec les autres services allemands sur place. Conséquence inévitable du principe d'Hitler visant à établir une multitude de services concurrentiels, plusieurs offices allemands affirment leurs prérogatives dans la politique d'occupation de la France. (p. 135)
Et l'historienne énumère les différents services :
Les multiples bureaux de la Wehrmacht, les services qui dépendent de Gœbbels, les services économiques et les premiers éléments de la police, SiPo et SD, peu nombreux fn juin 40 mais déjà présents.
La biographe peut écrire que des crispations et des tensions apparaissent dès les premières semaines entre les Allemands à Paris.
Bien cordialement,
RC |