1940. Considérations générales à propos du « meilleurs », le char B1 bis
Sur le papier ce char B1 bis peut être classé le meilleurs :
-2 canons de 47 et 75 mm.
-blindage 60mm sur la face et les cotés
En pratique, il y a lieu d’atténuer les superlatifs comme nous avons l’habitude de le faire à la « Française ». Le canon de 75 mm est un canon de caisse (ou de casemate selon l’appellation de certains techniciens ). Regardez la photo ci-jointe. Dans le plan horizontal sa course pour le pointage est limitée. Il faut donc que le pilote participe au pointage en orientant son char dans la bonne direction au risque d’exposer son flanc à un autre engin ennemi.
Cette conception inappropriée du « canon de caisse » n’a jamais été reprise par aucun constructeur. Finalement ce puissant canon de 75 ainsi monté sur cette carcasse de 32 tonnes, si nous ne tenions compte du canon de 45 sur tourelle, ne ferait de ce blindé qu’un simple canon d’artillerie autotracté et non un véhicule d’assaut antichar.
Autre inconvénient : sa vitesse était de 28 km heures maxi, ce qui en faisait le char le plus lent d’Europe. À une époque où le porte-char n’était pas vulgarisé, son déplacement vers un lieu d’affrontement posait problème dans cette guerre éclair où les Panzer dévalaient de Sedan à 40 km/h. Restait la voie ferrée comme en 14.
Nombre produit : nous avons proposé dans une autre communication
d’arrêter le contage des chars français livrés, à mars 1940 car 2 mois pour instruire les tankistes avant Mai 40 était déjà bien juste : 302 unités
En face la série des Panzer IV : blindage 30 / 35 mm mais Canon de 75 sur tourelle, équipage de 5 hommes (contre 4 sur le B1 bis, ceci est très important pour la vitesse de la mise en action) et vitesse 40 km/h. en moyenne.
En conclusion, dans le jeu de la course entre l’obus et la cuirasse, nous retrouvons l’orientation offensive des Allemands, vitesse et puissance de feu et celle défensive des français : la manie de la cuirasse immobile, de la place forte, de la casemate, de la fortification dite infranchissable, du camp retranché, une véritable maladie que je vous propose d’appeler le « Syndrome de Vauban » qui ne nous quitte pas depuis 1870. Nos officiers d’état-major et nos politiques ont oublié un principe établi depuis 2000 ans, depuis Jules César : la meilleurs défense, c’est l’attaque.
Amitiés à Laurent, en espérant qu'il me pardonnera mon esprit de contradiction.