.........voici extrait du livre de Pierre Stéphany
'' 1943 '' quelques blagues qui faisaient fureur en Belgique cette année là.
On rapportait cette conversation entre Hitler et Goebbels:
'' Josef, pour combien de temps reste-t-il du froment? - Six mois, mein Führer. - De la viande? - Sept ou huit mois. - Du beurre? - Cinq mois. - C'est bon, je vais le dire dans mon prochain discours. - Eh! Minute, ça c'est pour nous deux ''
Une autre mais sur les Italiens:
Pendant la guerre contre les Grecs, on envoie en Grèce les cents plus gros avions italiens. Mussolini les regarde partir. Ils reviennent l'instant d'après, à toute vitesse, dans l'autre sens, et cette fois ils ne sont plus cent mais cent et un. Etonnement du dictateur. '' Duce, explique le chef d'état-major, le cent-unième, c'est un chasseur grec qui leur court après ''.
Et les Suisses ne restèrent pas en reste. Jugez-en:
Un citoyen helvétique dont la radio parfois nous apportait la voix: Jean Villard, dit Gilles. Il était chansonnier. Il avait fait ses débuts à Paris, au temps du Front populaire, avec Julien.
Gilles et Julien, duo un moment populaire, dont la fronde cocasse et intélligente préludait à d'autres '' protest songs''....
Revenu dans son pays au moment de la guerre, il recevait dans un cabaret en sous-sol à Lausanne, '' Le coup de soleil '' et chansonnait avec un imprudence qui n'avait rien d'Helvétique.
A propos de la prétention qu'avait eue Hitler de fixer pour mille ans le sort du monde, il disait au milieu des rires:
'' Mille ans déjà, comm'le temps passe!
Ah! mes amis, c'est-il permis?
Nous qui avions fait le pari.
Dans notre grande soif d'espace
D'être en juin quarante à Paris.
Nous y fûmes, mais c'est fini.
F.F.I.I.N.I fini.
Hélas! Hélas! Trois fois hélas!
Mille ans déjà, comm' le temps passe!
Tout passe, hélas! Hélas! Tout passe
Qui trop embrasse mal étreint
Nous y perdrons notre latin
On voit se réduire notre espace
Adieu Moscou, El Alamein
Londres, Athènes, Paris, demain
Ces idiots seront à Berlin.
Défilant dans la Wilhemstrasse
Mille ans déjà, comm'le temps passe.
La Confédération était peut-être très scrupuleuse sur le point de sa neutralité, mais il y avait, comme on voit, des Suisses qui ne se cachaient pas de prendre parti.
Amicalement
Prosper |