Bonsoir,
De retour en France, en décembre 1940, le père Chaillet écrit, sous le pseudonyme de Testis, quelques articles dans "Temps nouveau" de Stanislas Fumet. (*) C'est là qu'il rencontre Henri Frenay. Les deux hommes se comprennent! Frenay propose au père Chaillet de tenir la chronique religieuse des "Petites ailes" devenues "Vérités" avant d'adopter le titre définitif de "Combat".En fait de chroniques religieusess, le père Chaillet ne se contente pas de prôner le salut des âmes mais dénonce les crimes nazis et la véritable nature du régime imposé par Hitler.
Henri Frenay qui se rend régulièrement dans la montée de Fourvière (Lyon) où sont établis les jésuites dira :"J'ai toujours eu l'impression, Dieu me pardonne si je médis, que, dans cette maison de Jésuites, on complotait à chaque étage et peut-être même dans chaque cellule".
Le père Chaillet est ravi de cette expérience de presse clandestine. Sous le couvert d'une chronique religieuse, il alerte la conscience des chrétiens sans s'attirer les réactions du gouvernement de Pétain. Chacun sait que les censeurs ne lisent pas les chroniques religieuses... contrairement au clergé qui s'y intéresse. C'est bien le but du père jésuite: jeter le trouble dans les esprits.
Lorsque "Vérités" devient "Combat", Frenay ne souhaite plus le maintien d'une chronique religieuse. Les activités de renseignement de Combat présentent des dangers qu'il ne serait pas opportun d'imposer aux religieux qui s'en tiennent à une résistance spirituelle.
En outre, le 1 août 1941, "Temps nouveau" de Stanislas Fumet est interdit de publication. Le revue est jugée trop critique envers les lois anti-juives du régime de Pétain.
Rappelons que c'est également en août 1941 que Pétain prononce son discours sur les "vents mauvais" qui se répandent sur la France.
La réponse - cinglante - paraîtra quelques temps plus tard dans le premier numéro des "Cahiers du Témoignage chrétien" : "France, prends garde de perdre ton âme".
Le texte est du père Gaston Fessard mais c'est bien le père Chaillet qui l'a édité.
Bien cordialement,
Francis.
(*) Stanislas Fumet : voir glossaire en cliquant sur la loupe à décrypter. |