L'histoire malmenée : Alamo - Hollywood, le Pentagone et Washington - forum "Livres de guerre"
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Hollywood, le Pentagone et Washington / Jean-Michel Valantin

 

L'histoire malmenée : "Alamo" de René CLAUDE le mercredi 15 septembre 2004 à 08h39

Bonjour,

Hollywood, on le sait, a toujours pris de grandes libertés avec les événements et la vie de ceux, peuples et individus, qui en furent les acteurs et/ou les victimes. Mais depuis qu'à Washington la paranoïa, le manichéisme le plus réducteur et le chauvinisme xénophobe sont devenus les outils de propagande d’un gouvernement ultra-conservateur, la tendance lourde est à la réécriture de l’histoire américaine sans aucun souci de véracité. Toute une partie de l'Industry californienne, par ultra conservatisme, ou pire, par opportuniste claque les talons et exprime son soutien à l'administration Bush Jr. à travers des productions nationalistes caricaturales, au détriment de tout réalisme et du plus élémentaire respect pour le travail des chercheurs.
On a la fâcheuse impression que chaque épisode de l'histoire américaine est revu et scénarisé dans le sens du poil présidentiel.

Le grand truc à Hollywood depuis quelques temps consiste à transformer des défaites en victoires par de ridicules compressions du temps, de manière à caser dans le MEME film la défaite et la revanche américaines, comme dans la grosse daube qu'est Pearl Harbor, un procédé qui est aussi appliqué au film The Alamo (bientôt en DVD, zone 2.)
Une fois encore, des scénaristes récupèrent une bataille mythique qui s'acheva en défaite indiscutable pour les Américains et lui collent un happy end sous la forme d'un épilogue pataud, afin que le patriotisme du spectateur lambda de Dallas, de Denver ou de Boston sorte de la salle regonflé par les pères de la nation !
Quel gâchis ! Et pourtant, le thème était - et reste - fort : Une poignée d'aventuriers politiques, cabotins, alcooliques, tuberculeux, mûs par l'opportunisme - de bonnes terres à occuper - mais aussi par des sentiments contradictoires sur la liberté et la République (certains possédaient des esclaves), s'enferment dans un réduit impossible à défendre contre les milliers de soldats d'une armée mexicaine qui vient d'écraser brutalement les Indiens révoltés.
Voici un résumé de l'affaire proposé sur le site Hérodote.net :

Le 6 mars 1836, une armée de 5000 soldats mexicains s'empare de Fort Alamo, au Texas, après plusieurs jours de combats acharnés. Le fort n'était défendu que par 187 ressortissants texans ou étasuniens. Tous succombent au terme de l'assaut non sans avoir mis hors de combat 1500 ennemis.
Sous le commandement du colonel Travis, les défenseurs comptaient parmi eux des trappeurs de légende originaires du Kentucky : Davy Crockett et Jim Bowie. Rééditant l'exploit de Léonidas aux Thermopyles, ils ont permis aux Texans de gagner leur liberté en retenant l'armée du 24 février 1836 à ce 6 mars.(...) Le Texas était à l'origine une dépendance du Mexique. Mais à sa population hispanique étaient venus s'ajouter des immigrants nord-américains.
Les nouveaux habitants s'émancipent à la faveur des troubles qui agitent le Mexique. A la tête de son armée, le dictateur Antonio Lopez de Santa Anna entreprend de soumettre les rebelles, cependant que le 2 mars 1836, le Texas proclame officiellement son indépendance.
Pendant que les soldats mexicains piétinent devant Fort Alamo, Sam Houston, le chef des rebelles texans, organise son armée. A San Jacinto, le 21 avril, les Texans réussiront à battre l'armée épuisée de Santa Anna. Ils feront même celui-ci prisonnier.
Quelques années plus tard, le 1er mars 1845, le Texas obtiendra son admission au sein des États-Unis d'Amérique, tout en conservant le droit de pratiquer l'esclavage.


On se prend à rêver du film puissant, humain, "fordien" en diable qu'un tel matériau historique pouvait offrir à des scénaristes intelligents et à un(e) réalisateur(trice) de talent...
Ici, c'est Disney Production qui a monté l'opération (on comprend mieux), un montage difficile, car lorsque l'on apprend que deux réalisateurs se sont succédés sur un film, ce n’est jamais bon signe pour le résultat artistique final.
Le site Cinémovies apporte quelques éléments sur ce que furent les bisbilles financières :
C'était dans l'air, c'est à présent confirmé. Le réalisateur de "Rêve de Champion" (aujourd'hui sur nos écrans) reprendra le flambeaux laissé vacant par Ron Howard pour la réalisation de "Alamo"!
Cette décision de Disney fait suite à l'annonce du retrait de Ron Howard ("Un Homme d'Exception", "Le Grinch"). Il semblerait que ce dernier ne souhaitait plus réaliser à cause d'un différent concernant le budget du film que Howard évaluait à 130 millions $ (tout de même !!). Une somme que Disney n'était, apparemment, pas prêt à payer. Malgré cela, Ron Howard reste proche du projet puisqu'il agira en tant que producteur sur ce film racontant l'une des plus grande épopée de l'histoire Américaine: La guerre entre le Texas et Le Mexique en 1836. Grâce à l'arrivée de Hancock, Disney espère bien baisser le budget à 75 millions de $ et prendre ainsi un moindre risque. Le studio ne peut se permettre ce genre d'audace dans le contexte actuel. Le cours de l'action Disney ayant déjà perdu plus de 24 cents en seulement 2 mois.
Espérons seulement que le film ne souffrira pas du manque d'expérience de John Lee Hancock (1 seul film en tant que réalisateur !).


Le critique canadien du Soleil Gilles Carignan, lui, met l'accent sur les manques du film et sa dimension caricaturale :

(...)Il n’y a rien de remarquable dans cette production pourtant faste, drame plus folklorique qu’historique, retraçant la mythique bataille qui allait conduire à l’indépendance du Texas.
On a pourtant retardé de quatre mois la sortie de ce nouvel Alamo, question d’huiler davantage une machine qui toussotait. Diantre : qu’est-ce que ça devait être avant… Alamo souffre d’un manque de cohésion, un peu comme la poignée de volontaires que réunit le colonel Travis pour défendre Alamo contre l’armée de 7000 hommes du général mexicain Santa Anna. Un bon indice de la réussite d’un drame de guerre demeure la façon dont on dépeint l’ennemi. Or, le nouveau Santa Anna est un suffisant bouffon qu’on dirait sorti d’un musée de cire. Grossièrement manichéen, le film cultive les petits détails pour noircir inutilement le portrait des uns ou rehausser celui des autres. Mais il oublie au passage de faire des personnages. Et quand il en crée, il les oublie trop souvent en cours de route.(...)
Écrit, réécrit, reréécrit, le scénario aurait pu être coupé du quart. Le récit, un lent crescendo qui nous conduit jusqu’à l’assaut final, manque cruellement de rythme pour soutenir l’intérêt.
Visuellement, le film peine vraiment à bien circonscrire l’espace, comme si Hancock ne savait pas par quel bout montrer Alamo pour qu’on en saisisse véritablement toute la fragilité à côté de l’armée massive mexicaine, pourtant si proche.
Et surtout, pendant les deux tiers du film, on n’a jamais l’impression de se trouver sur un champ de bataille. Où est la tension, la peur, la fièvre ? La bande a beau se douter qu’elle est sur le point de se faire zigouiller, on la dirait à l’occasion en colonie de vacances.
Ne soyons pas injuste : Alamo n’est pas un pur navet. L’échiquier qu’il installe, dans un souci de vérité à l’époque (1836), trouvera intérêt chez l’amateur de stratégie militaire. Le problème, c’est qu’on n’y croit pas beaucoup.


Alamo est un gros machin loupé gonflé par des injections d'hormones nationalistes dans le script, au point que je me suis demandé si le film n'était pas le résultat d'une commande officielle de l'Etat du Texas...

Et le générique :
Alamo, réal. John Lee Hancock.
Scén. : Hancock, Leslie Bohem et Stephen Gaghan. Phot. : Dean Semler. Mus. : Carter Burwell.
Avec Dennis Quaid (général Sam Houston), Billy Bob Thornton (Davey Crockett), Jason Patric (James Bowie), Patrick Wilson (William Barret Travis) et Emilio Echevarria (général Santa Anna). USA,2004.

Bien cordialement,

RC

*** / ***

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1 oui mais de alex 15 sept. 2004 10h03
2 Oui, mais... de René CLAUDE 15 sept. 2004 12h18
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