Bonsoir,
Selon l'historien suisse, Eddy Bauer, les Alliés avaient eu vent du projet d'offensive allemande à travers les Ardennes jusqu'à Anvers. Au vu des moyens militaires dont disposaient encore la Wehrmacht, les Etats-majors alliés estimèrent qu'une opération d'une telle envergure était tout simplement impossible. En fait, ils raisonnaient comme les généraux allemands qui pensaient la même chose mais se plièrent à la volonté du führer.
En décembre, la mise en place des forces destinées à l'opération Herbsnebel n'avait pas échappé aux 2e bureaux de la 8e CA, 1e Armée et 12e groupe d'armée américains. Les Alliés en tirèrent la conclusion que ces concentrations de troupes allemandes étaient destinées à prendre de flanc l'attaque que Hodges se disposait à lancer en direction de Cologne.
Vers le 12 décembre, informé que de nombreuses embarcations et autres moyens de passage s'amassaient sur les rives de l'Our, le général Patton commença à avoir quelques appréhensions. Le 15 décembre, constatant que les Allemands observaient le silence radio, Patton s'écria "Messieurs, je veux que vous vous mettiez au travail sur des plans pour dégager la 3e Armée de son offensive à l'est, changer la direction de 90 degrés, marcher sur le Luxembourg et attaquer au nord".
Laissons le soin au général Bradley de conclure:
"Si nous nous étions égarés sur les intentions de l'ennemi, notre évaluation de ses possibilités du moment s'avéra plus exacte qu'elle ne fut infirmée. Car - et les évènements le prouvèrent au cours des semaines suivantes - von Rundstedt manquait de ressources nécessaires au succès d'une offensive stratégique contre des forces aussi considérables que les nôtres".
Bien cordialement,
Francis. |