Bonjour,

Dans le chapitre intitulé "Aventure africaine" de ses Mémoires du chef des services secrets de la France libre, le colonel Passy écrit que Charles de Gaulle fut tenu informé dès les derniers jours de juin 1940 de l'attitude de Noguès par Charles Luizet en poste à Tunis.
Il raconte ensuite :
De notre côté, nous essayâmes de monter des missions de SR, tant en Algérie qu'au Maroc; mais (...) elles ne nous apportèrent pas de résultats. Pour travailler efficacement en Afrique du Nord, il eût fallu que nous puissions disposer de relais solides, à Gibraltar comme à Tanger, mais nous nous trouvâmes en face d'une opposition systématique de l'Intelligence Service, de sorte que nous dûmes renoncer pendant de longs mois à monter des missions nouvelles. (p.422)
Passy explique que les quelques éléments résistants en AFN furent contactés et regroupés par les Anglais, à l'insu du BCRA. (Achiary tenta, en vain, de contacter le BCRA à Londres, bloqué par l'I.S...)

Passy affirme aussi que le manque de moyens poussa le BCRA(M) à privilégier ses réseaux de renseignement en France métropolitaine; seuls quelques volontaires ayant rejoint Londres lui apportèrent des informations sur la situation en AFN.

Passy avait demandé à un officier évadé de France, le capitaine Sémidéi, dit Servais, de prendre en charge le SR pour l'Afrique du Nord; là encore, Sémidéi et ses collègues (Bingen, Attas et Clairaut) se heurtèrent à la mauvaise volonté des services britanniques. Cette situation bloquée dura deux ans.

Si je trouve de nouveaux éléments concernant le BCRA en AFN, je les déposerai ici.

Bien cordialement,

RC