Avant de quitter Hyères,je voudrais remercier la famille HUMBERT dont la maman à cette époque tenait un magasin en face de l'église et une de ses filles était ma marraine de guerre et qui m'ont reçus avec beucoup de gentillesse et d'amour,je n'ai jamais eu l'occasion d'y retourner.Ensuite nous levons le camps et nous remontons la vallée du rhône,nous passons une journée à St ETIENNE et nous arrivons à LYON. Cette ville ou est né le Général BROSSET a été libéré en grosse partie par les FFI, en arrivant ,nous avons" cantonné" en banlieu à Fanceville le haut(je ne sais pas si c'est Franceville ou Francheville) nous avons donné un coup de main aux FFI le long du rhône dans la ville pour déloger quelques nids de résistance allemande accompagné de miliciens.
ensuite nous sommes remontés en direction de DIJON et BESANCON pour atterrir dans un petit village prés de LURE qui s'appelait Magny-Vernois le cantonnement était une usine de fabrique de cuisinière qui malgrés cela ne nous a pas empécher de geler car à cette époque il y faisait trés froid. La première chose que nous faisons souvent "système D oblige" c'est d'aller frapper chez l'habitant pour y loger,c'est ce que j'avais fait, et là je voudrais vous raconter une anecdote; aprés avoir passé une nuit au chaud parterre à côté du moelleux de mon lit que j'avais du mal à apprécier, je suis réveillé par une grosse rumeur qui vient de la rue, je me lève j'ouvre ma fenêtre et en même temps je suis rejoint par la maitresse de maison qui est entrée dans la chambre et nous voyons dans la rue une vingtaine de personne qui crie "LE VOILA" et tout de suite ont l'air déçue; me tournant vers ma propriétaire d'un air interrogateur elle me dit en riant que la veille c'était Jean-Pierre AUMONT qui avait dormi dans ce lit....C'est dans cette région que notre Général est mort accidentellement,lui qui avait maintes et maintes fois défié la mort en montant en 1ere ligne avec ses chars, la tête toujours au dessus de la coupole alors que ses hommes le suppliaient de rentrer à l'intérieur du char,il est mort tout bêtement,sa jeep s'est renversée dans le lit d'une rivière qui portait un nom à faire sourire "l'oignon" je ne me rappelle plus de son ortographe, mais l'eau étant gelée,il a eu une congestion. Nous restons jusqu'aux environs de noël dans ce coin.Ensuite la division reçoit l'ordre de partir vers ROYAN pour libérer ce que l'on appelait la "poche de ROYAN". Nous arrivons à SAINTES et nous prenons nos quartiers dans l'usine "HISPANO-SUISA" encore une fois la poche de Royan est libérée en partie par des FFI. Nous y passons les fêtes de noël et nous repartons dans l'est à MOLSHEIM encore une fois dans une usine de fabrication de véhicule "BUGATTI"(vous connaissez je pense) par la suite nous rentrons en Allemagne; et là un matin au lever du drapeau un officier arrive et nous demande si nous voulons 2 mois de permission, comme de bien entendu d'un seul élan sans nous consulter nous levons la main; oui mais à condition que vous signiez un engagement pour l'Indochine; nous avons pratiquement tous signés(nous pensions que cela valait les 2 mois de perm). A prés cette permission j'ai rejoins les camps de Caïs et la Lègue prés de FREJUS , nous y avons fait nos classes, mais mon capitaine qui se nommait INOCENTI m'avait dans le nez et de ce fait m'en faisait voir de toutes les couleurs, j'ai passé presque tous mon temps à dormir en taule, alors j'ai décidé de me faire porter malade, j'ai eu la chance d'avoir un jeune lieutenant dans ma Cie qui était notre médecin et qui avait fait toute la guerre avec moi dans la 1ere DFL et qui avait trouvé la jeune fille de ses rèves à BOULOURIS et n'a plus voulu partir il m'a donc aidé à me faire porter inapte pour l'indochine malgrés les 3 contre-visites que mon cher capitaine INOCENTI m'avait imposé.Voila mon histoire est terminée je me suis permis de raconter cette histoire parceque maintenant j'ai 80 balais et qu'il ne me reste plus beaucoup de temps mais je m'accroche. Adieu mes amis |