La guerre au quotidien, c'est aussi l'attente angoissante. - Band of brothers - forum "Livres de guerre"
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Band of brothers / Robinson, Spielberg et Ambrose

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-1Commentaires après lecture de Dominique MERRIEN

La guerre au quotidien, c'est aussi l'attente angoissante. de René CLAUDE le mardi 10 décembre 2002 à 17h09

Bonjour - bonsoir,
Les scénaristes hollywoodiens ont souvent négligé pour des questions de rythme de montage exigé par les producteurs un élément central dans la mémoire des vétérans des guerres du XXe siécle : l'attente... ce temps "perdu" entre les combats qui permet à l'angoisse d'envahir le soldat. Comment vivre ces heures incertaines (parfois des jours et des nuits) qu'il faut occuper pour ne pas flancher nerveusement. Bien sûr, ces "temps morts" de la guerre moderne ne sont pas assez spectaculaires pour la plupart des directeurs de production; leurs réalisateurs les "oublient" ou les compressent au maximum pour laisser la place à des scènes violentes, des coups de mains sanglants ou des bombardements terrifiants. Au contraire dans "Band of Brothers", lors des deux épisodes des Ardennes par exemple, la tension créée par l'attente du choc avec l'ennemi embusqué est très bien rendue. Elle n'est pas évacuée au profit de l'action pure et les combats prennent une dimension plus terribles lorsqu'ils font éclater le silence de la forêt sous la neige. L'attente use et on sent les premières fissures dans le comportement des hommes sur la ligne de front. Ils se sentent perdus, oubliés, sacrifiés... Il y a cet officier pistonné qui ne tient pas en place et cherche tous les prétextes pour se rendre à l'arrière: il attend lui aussi, c'est sa damnation et la peur le mine. Il sera tué après avoir complètement foiré un mouvement tactique lors d'une attaque coûteuse pour la compagnie. Il n'a pas su gérer l'attente... Le script nous fait voir que même des vétérans de la Normandie et de la Hollande ne sont pas à l'abri d'un "nervous breakdown" et doivent être évacués avant de commettre d'irréparables erreurs d'appréciation.
Cette série est restée fidèle à la réalité en nous montrant les différents aspects de la vie des soldats américains en Europe.
Après "Ryan" ou "la Ligne Rouge", le cinéma ne peut plus aligner les clichés héroïques et les "belles morts" pour la patrie où on se sacrifie sans un cri sur une musique martiale !
Certains grincheux ont bien sûr pointé quelques erreurs dans les reconstitutions, utilisant ces petits défauts pour dégommer un bon travail en passant une nouvelle fois à côté de la dimension humaine et tragique de la vie des ces paras.
Ce n'est pas grave, car je suis persuadé que les mômes qui ont suivi les épisodes de cette "croisade en Europe" ont été sensibles à la sanglante absurdité et à l'injustice fondamentale des combats dans une guerre justifiée par l'absolue nécessité de battre et d'anéantir le nazisme.

Amicalement,

René Claude

*** / ***

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