Bonsoir,
J'ai découvert Le Grand Cirque de Pierre Clostermann vers l'âge de 10 ans dans une "collection jeunesse" intitulée "La bibliothèque verte" [...l'éditeur devait être Hachette]. Un premier modèle réduit de Spit' Mk.IX au 1/72e plus tard, je relisais avec la même passion Le Grand Cirque, étendu sur mon lit, sous les ailes elliptiques de "mon" Spit' suspendu au plafond de ma chambre.
Aujourd'hui, quelque trente années plus tard et maintes relectures du Grand Cirque, tout dessin ou photographie d'un Spitfire ou d'un Tempest évoque en moi à chaque fois les trois groupes de lettres matircules NL-B, LO-D et JF-E ainsi que le Grand Charles ou la croix de Lorraine.
Il n'y a pas a rechercher un aspect "France Libre", c'est à dire un engagement par conviction dans une armée de réprouvés dans Le Grand Cirque puisque Pierre Clostermann évoque d'entrée de jeu son engagement au service de l'aventure de la France Libre tant dans un avant-propos à l'édition J'ai lu de 1990 que dans sa préface :
Avant-propos
Fierté d'avoir participé à l'aventure de la France Libre qui n'a d'égal que l'épopée de Jeanne d'Arc et peut-être celle de Roussel [...] Nous ne regrettons rien parce que, comme l'écrivit Baudin qui commanda l'école des cadets de la France Libre en 1940, ce fut "le temps de la pureté, de l'intransigeance et du choix qui engage à fond". Notre motivation était simple : "Les Allemands sont à Paris", un point c'est tout. Tout le reste n'était pour nous que littérature et raisonnement, contournant la conscience nationale ou servant d'alibi à l'inaction. [...] Ah ! je me souviendrai de cette honte et de cette rage qui m'ont pris à la gorge en ce jour de juillet 1940 où j'ai décidé qu'il fallait, d'une façon ou d'une autre, sans trop savoir où et comment, qu'il fallait se battre jusqu'au bout pour la France.
Préface
Et puis, après tout, nous étions tous des gosses, avec les mêmes réactions devant le danger, les victoires et les injustices... Ce que j'exprime, nous tous, les F.A.F.L., nous l'avons vécu, senti ou pensé. [...] Puissent ces pages aider celui qui entreprendra de conter en détail l'histoire atroce mais merveilleuse de cette longue guerre. Puissent-elles aussi amener certains à plus de discrétion ou de pudeur dans leurs jugements, à se rappeler que même si les aviateurs Français Libres n'ont pas de monuments, de places, de rues ou de station de métro, ils n'en ont pas moins inscrit dans le ciel beaucoup de gloire très pure et accru de beaucoup le prestige de la France. Puissent-elles enfin enlever à d'autres ce complexe d'infériorité qui les porte à honorer les victoires de nos alliés, et à ignorer complètement les nôtres. C'est mon seul désir, et ce sera ma fierté.
Il "plante le décors" avec force et conviction dès les premières lignes, mais il est clair qu'il "n'en rajoute pas une couche" à chaque page. Dans Le Grand Cirque, Pierre Clostermann nous entraîne dans son cockpit, certes, mais dans le cockpit d'un pilote français des F.A.F.L.
Cela dit, je lirai le livre de Jules Roy dont j'ignorai l'existence jusqu'à ce soir où j'ai découvert LDG.
Cordialement,
François |