Bonsoir,
Ce qui me dérange dans cette affaire irakienne, c'est l'incapacité de "nos" donneurs de leçons, de "nos" éditorialistes et de "nos" commentateurs à envisager cette dérangeante situation politique, religieuse et économique en termes singuliers et selon des paramètres ORIGINAUX. (Ce qui reviendrait à accepter une situation historique nouvelle, un postutalt que je croyais pourtant être à la base des recherches de "nos" mandarins...)
Mais pour tenter de cerner toute réalité nouvelle, il faut pratiquer avec une humilité raisonnable et une grande prudence l'exercice de la réflexion critique, exercice délicat nécessitant une distance, donc du temps... Oui, le TEMPS, cette dimension souvent, hélas, subjective mais incontournable et qui est devenue insupportable à ceux qui prétendent dire le vrai dans l'instant virtuel et surtout dans l'illusion d'être ensemble qu'est la nouvelle communication.
Je comprends maintenant pourquoi de nombreux historiens sérieux redoutent le Net : ils se méfient de cette extravagante prétention à l'immédiateté (modulable) qui est l'ennemie du chercheur responsable pour qui le temps de l'édition papier reste, bon gré mal gré, une durée raisonnable pour éditer le fruit de recherches non-spectaculaires.
Les publicistes du Net nous ont habitués à défendre une autre "vérité" l'instant suivant, en fonction des rapports de force en présence et/ou de leur position égotique ou/et de leur actualité éditoriale.
Les donneurs de leçons (d'histoire) sont une fois encore pris en flagrant délit d'impérialisme didactique mais se montrent une fois encore incapables d'aborder une situation en dehors de leurs vieux référents, des paramètres inadaptés à un état nouveau, en l'occurence l'Irak, un pays-prétexte à tous les amalgames et à toutes les grossiertés idéologiques.
Dès lors, paniqués - mais toujours arrogants -, ils appliquent leurs vieilles recettes, ce qui ne peut manquer d'engendrer la pire confusion chez des lecteurs sincèrement désireux d'obtenir quelques pistes pour essayer de LIRE la situation en Irak.
En bout de glose, les mandarins opportunistes aboutissent inévitablement à un "pauvre" constat de type journalistique (!!!) - sans recul historien (!!!!) - et d'autant plus ahurissant pour le lecteur lambda que ces pions n'ont cessé de dévaloriser le travail des ... journalistes-biographes ou des journalistes-chercheurs dans les forums d'Histoire en général et sur Livres de Guerre en particulier.
Pouah !
Faire référence au nazisme pour dire la situation en Irak est absolument malhonnête.
De qui se moque-t-on ?!?
Bien cordialement,
René Claude |