Bonjour,

Il y a une année maintenant (mars 2003, à l'occasion de la disparition de Maurice Reihms, nous avions fait quelques recherches afin de dissiper le "flou" qui nimbait ce passage dans sa biographie-nécrologie.

Je me cite :
"C'est à propos de l'appellation de l'unité free french - des commandos parachutistes - à laquelle appartint Maurice Rheims à partir de 1943 (?) en Algérie.
Certains sites nous disent que Maurice Rheims fut le co-fondateur - avec Louis Vallon et un des frères d'Astier de la Vigerie - d'une unité para en Afrique du Nord après s'être évadé d'un camp de Vichy. (Site actus de "Yahoo", site TF1 et site de l'Académie française.) En revanche, "Le Monde", lui, dans sa nécrologie, ne mentionne pas l'acte de co-fondation de Maurice Rheims, mais indique bien qu'il s'engagea dans une unité de paras-commandos formée en Algérie.
Le site de la Fondation et de l'Institut Charles-de-Gaulle, indique, dans la bio de Louis Vallon que le futur représentant du gaullisme social s'est engagé dans les paras de la France libre mais à Londres et en 1944 (avant juin) après avoir servi deux ans au BCRA. Ce qui rend sa participation à la création d'une unité para en Algérie en compagnie de M. Rheims un peu problématique...
Après quelques recherches, j'ai découvert qu'une unité para fut en effet étoffée avec des évadés de France à partir de 1943 en Algérie : il s'agit de la Compagnie d'Infanterie de l'Air No 1 qui était l'héritière des parachutistes de l'Air (1939-1940), et qui devint un bataillon en mai 1943.
Ce bataillon était free french.
Maurice Rheims, qui fut bel et bien un para free french, aurait-il été membre de cette Compagnie No1 de l'Air et futur Bataillon ?
Je cherche des pistes... pour retrouver l'unité et ses cadres."

Et Jacques d'enchaîner :
"Tous les sites que je trouve sur ce sujet me semble entretenir un flou salutaire. Ils sont inspirés par les historiens "militaires" qui ne cherchent surtout pas à mettre en évidence les origines "opposées" des parachutistes."

J'ajoutais :
"J.-L. Crémieux-Brilhac dans le t.1 de "La France Libre" (folio) nous dit à propos de Louis Vallon, que le polytechnicien arriva en 1942 à Londres pour prendre en main la nouvelle section non-militaire ("N.M") du BCRA, avec Jacques Bingen et Pierre-Bloch. C'est pour le Connétable l'occasion de mettre en avant ses positions républicaines que ces hommes , tous démocrates déterminés, vont incarner au sein de la France combattante. On imagine mal Louis Vallon, alors chargé de mettre sur pied un tel service, engagé justement en raison de ses positions atypiques qu'il développera dans un gaullisme "de gauche", ou en tout cas très social, tout planter à l'automne 1942 pour aller s'engager dans une unité en Algérie...(Il s'engagera dans une unité combattante, mais en 1944 et à Londres, une fois la réalité du pouvoir du général de Gaulle et l'influence politique de la France libre reconnus.)
Curieuse, en effet, cette info reprise un peu partout depuis le 6 mars sur la présence de Vallon ,d'Astier et Rheims en Algérie occupés à créer une formation de paras-commandos..."

Jacques encore :
Mai 43, les Free french sont en exil en tripolitaine, et je doute que d'Astier puisse créé officielement une unité "free-french" en Algérie, mais au point de vue du calendrier, il n'est pas encore trop tard."

Bien cordialement,

RC