Le terme s'écrit de trois façons: Indo Chine, Indo-chine ou Indochine. Le terme n'existe plus après le départ des Francais.
Liberté - Résistance (France) |
- | Journal et mouvement de résistance des démocrates chrétiens. |
Vietnam |
- | Le mot Vietnam (le sud des Viet) désignait le royaume qui s'étendait au XIXe siècle de la porte de Chine à la pointe de Ca Mau. C'est ainsi que l'empereur Gia Long avait baptisé son pays. Les monarques qui le précédèrent l'appelaient Dai Viet (le grand Viet). Ming Mang, qui succéda à Gia Long en 1820, renomma le pays Dai Nam (le grand sud), mais cette appellation n'arriva pas à supplanter la précédente dans l'usage courant. Les Français utilisèrent le mot An Nam (sud pacifié) que les Chinois employaient couramment pour rappeler que "pendant mille ans, le Nan Yue (Nan Viet ou Viet du sud) fut une marche méridionale du Céleste empire". En reprenant cette appellation, les Français signifiaient qu'ils succédaient au "suzerain" précédent, d'autant que le roi Tu Duc avait fait appel à l'empereur de Chine contre les Français. Les nouveaux maîtres firent plus en réduisant le royaume d'Annam à la portion congrue: la partie centrale du royaume. Le nord et le sud, baptisés respectivement Tonkin et Cochinchine, furent soustraits à l'autorité (toute théorique) du monarque "protégé". |
Bonsoir,
Ayant apprécié les contributions très étayées sur l'Indochine, je ne résiste pas à proposer un extrait de l'article « Leclerc » confié à André Martel dans le « Dictionnaire De Gaulle ». Pour info, André Martel est l'auteur du livre Leclerc : le soldat et le politique, Albin Michel, 1998.
Leclerc et Thierry d'Argenlieu, le bon et le mauvais, le progressiste et le conservateur : la polémique dure toujours. Le 15 août 1945, de Gaulle a placé le général Leclerc , « commandant supérieur des troupes en Extrême-Orient », sous l’autorité de l’amiral Thierry d’Argenlieu, « haut-commissaire de France pour l’Indochine » avec les pouvoirs de « gouverneur général » et de « commandant en chef des forces terrestres, navales et aériennes ». Le haut-commissaire doit « rétablir la souveraineté française », tandis que le commandant supérieur est « chargé de prendre toutes les mesures militaires tendant au rétablissement de cette autorité ». Le 26 avril 1946, alors retiré à Colombey où ses deux fidèles continuent à l’informer, de Gaulle écrit à Leclerc : « J’ai moi-même en son temps pesé les conditions de la mission confiée à l’amiral d’Argenlieu et celle qui vous a été confiée à vous-même […] Je vous demande aujourd’hui d’y penser avec un peu de confiance en mon jugement et mes sentiments. » A-t-il voulu parfaire son image de chef militaire en le tenant à l’écart des difficultés diplomatiques et politiques ? N’a-t-il pas préféré désigner un négociateur dont il a pu apprécier l’habile intransigeance ?Bien cordialement,
Leclerc a obéi. Mais il a d’autant plus mal vécu cette subordination que sa découverte de la situation indochinoise lui a montré l’irréalisme de la politique française. Rétablir la souveraineté de la France ne signifie pas, il le sait, revenir au régime précédent mais appliquer la déclaration du 24 mars 1945, qui accorde l’autonomie à la Fédération indochinoise au sein d’une Union française appelée à se substituer à l’Empire pour mieux le conserver. C’est oublier que le 9 mars 1945, à la suite du coup de force nippon, l’Annam, le Cambodge et le Laos ont proclamé leur indépendance. De plus, le 2 septembre, le Viet-Minh dominé par les communistes a établi à Hanoi une République démocratique du Vietnam (RDVN). Que Leclerc ait eu, le même jour, l’honneur de signer pour la France, à bord du Missouri, la capitulation du Japon n’a fait que renforcer sa perception d’une Indochine qui n’est pas celle imaginée à Paris.
Dans l’avion qui le conduisait en Extrême-Orient, Paul Mus lui a révélé que les Français, humiliés par les Japonais, avait perdu « le mandat du ciel ». Obligé de séjourner à Ceylan, du 22 août au 4 octobre, il a découvert la fragilité des Anglais et des Hollandais dans cette partie du monde. Au Japon, il a appris que les Etats-Unis renonçaient aux Philippines. Lui-même n’a pu débarquer à Saigon qu’après les Anglais. Enfin, les premières opérations en Cochinchine, bien que victorieuses, n’assurent ni la maîtrise du terrain, ni le contrôle de la population. Or de Gaulle et Thierry d’Argenlieu le pressent d’aller au Tonkin, où l’occupant chinois n’est pas plus désireux de le recevoir que les dirigeants de la RDVN. Ayant fait sauter le verrou chinois à Haiphong, il entre à Hanoi le 18 mars 1946 après avoir demandé au représentant français, Jean Sainteny, « d’arriver au plus tôt à un accord avec la RDVN, « fût-ce au prix d’initiatives qui pourraient être désavouées ». Une convention a été signée le 6 mars par laquelle le gouvernement français a reconnu la République du Vietnam comme un État libre et faisant partie de la Fédération indochinoise et de l’Union française. Une annexe, signé par Leclerc, limite les effectifs à 15.000 hommes et leur présence à cinq ans. L’amiral Thierry d’Argenlieu et le gouvernement français émettent des réserves sur ces dispositions. Désavoué, Leclerc demande son retour, et Thierry d’Argenlieu son rappel.
En janvier 1947, au nom de l’unité de la France libre et désireux de conserver sur place Thierry d’Argenlieu, un inconditionnel, de Gaulle déconseille à Leclerc d’accepter le poste de haut-commissaire et commandant en chef en Indochine qui vient de lui être proposé. A Leclerc, son ami René Pléven a déjà expliqué que, ne disposant d’aucun soutien politique, il n’obtiendrait ni les moyens, ni la liberté d’action qu’il demanderait. Au terme d’une entrevue orageuse avec de Gaulle, Leclerc déclare : « Dans les grandes circonstances, le Général a toujours raison. »
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