Je ne vois pas très bien ce que ce télégramme - tout au moins pris isolément peut nous apprendre sur Darlan.
Apparemment ce n'est pas lui qui a demandé le rendez-vous, sinon Abetz le dirait. Apparemment, toujours, il n'est pas venu à l'insu de son chef de gouvernement et ministre des affaires étrangères, sinon, Abetz le signalerait.
Au mois de juillet, donc, Abetz en dehors du jeu franco-allemand (les pourparlers Bousquet-Oberg ne passent pas par lui), ce qui est un peu inconfortable pour un ambassadeur. Ce télégramme veut montrer qu'il n'est pas inactif.
Il essaye de tirer les vers du nez à Darlan qui n'est peut-être pas une lumière politique, mais qui n'est pas un imbécile non plus, et qui ne dit rien, sauf des bonnes paroles. Rien sur Murphy, rien sur les hommes du Deuxième Bureau.
Tout ce qu'Abetz a tiré de cette rencontre est que Pétain avait traité les Américains de saligauds ... C'est maigre
Emmanuel |