Bonsoir,
Le
11 juin 1940, le gouvernement s'est replié à Tours et dans les environs.
Reynaud, accompagné de De Gaulle, s'est installé à Orléans.
De Gaulle insiste pour retirer au plus tôt son commandement au général Weygand et de le confier au général Huntziger.
A la suite d'un malentendu sur lequel nous ne nous attarderons pas (Weygand aurait décidé de faire venir Churchill en France sans en avoir informé Reynaud), de Gaulle et Reynaud décide aussitôt de se rendre chez Huntziger et de lui proposer de succéder à Weygand.
De Gaulle s'y rendra seul.
Parlant au nom du Président du Conseil (Reynaud), de Gaulle offre à Huntziger la succession du général Weygand, avec mission de continuer la guerre dans le Cotentin " cette parcelle du sol français formant pont vers Southampton et Portsmouth ".
L'entretien tel que le rapporte Benoist-Méchin:
La proposition paraît si surprenante au général Huntziger qu'il refuse de la prendre en considération. Il fait remarquer à son interlocuteur que les armées allemandes ont déjà franchi la Meuse, l'Aisne, la Somme et la Seine, et qu'elles n'auraient plus qu'à franchir la Vire pour anéantir le misérable " réduit du Cotentin ".
- Même en y adjoignant la presqu'île armoricaine tout entière, ajoute-t-il, la conception d'une pareille manœuvre me paraît une folie.
Toujours selon Benoist-Méchin, on seulement le général Huntziger décline l'offre de succéder au général Weygand, mais il se refuse, au moment où l'armée française est en voie de dislocation, de l'engager dans une impasse où ses derniers éléments seraient immanquablement faits prisonniers.
Par contre le général de Gaulle soutient, dans ses "
Mémoires de guerre ", que Huntziger aurait accepté son offre.
Comme déjà mentionné dans les précédentes contributions, cette affirmation fut démentie par Henri Massis ainsi que par Weygand lors du procès de Pétain.
Qui croire ? Notons toutefois - sauf erreur de ma part - que Benoist-Méchin (dont je m'inspire) ainsi qu' Huntziger secondaient l'amiral Darlan lors de la signature des Protocoles de Paris.
Bien cordialement,
Francis.