Si de Gaulle poussait Paul Reynaud à résister, son amie, Hélène de Portes, avait adopté une position inverse, elle jugeait la bataille perdue. Elle avait soutenu l'appel au maréchal Pétain et elle comptait bien qu'avec son aide, Paul Reynaud pourrait sauver son pouvoir. Hélène de Portes qu'on a pu comparer à madame Rolland [*] , ou encore à quelque héroïne de la Fronde, est une jeune femme énergique, sportive, séduisante, et qui a su exercer un pouvoir exceptionnel sur Paul Reynaud. Elle le pousse à être toujours plus ambitieux, lui fait confiance et pense qu'il est le seul homme à pouvoir sauver le pays par son intelligence; à condition de savoir s'entourer de ceux qui consolideront son assise.Bien cordialement,
En ces journées tragiques du milieu du mois de juin, ralliés aux position de Baudouin qu'elle a fait nommer auprès de Paul Reynaud, de Bouthillier qu'elle a fait nommer aussi, et de Pétain, elle pousse Paul Reynaud dans la direction contraire à celle qui était la sienne, et plus contraire encore à celle de cet autre conseiller de Paul Reynaud, le général de Gaulle.
Ainsi, les heurts entre Hélène de Portes et le général de Gaulle était inévitable.
J'ai retrouvé un témoignage inédit sur les propos qu'elle tient à l'endroit du général. Ce témoignage inédit est celui de Pierre Simon, alors chef du bureau de coordination franco-anglais. Faiseuse de ministres, connaissant la haute administration, familière de tout le personnel politique, le 13 juin, à Chissey précisément, elle éclate de colère et s'adresse à cet autre "dur" qu'était le ministre de l'Intérieur, Georges Mandel.
Pierre Simon entend Hélène de Portes dire à Georges Mandel : "Et puis, on en a assez de votre politique et de vos politiciens", et, désignant de Gaulle, "et que vient faire celui-ci ici ? Encore un qui veut se transformer en politicien ! Qu'il aille se mettre à la tête de ses chars, qu'il aille faire ses preuves sur le champ de bataille, et puis qu'est-ce que c'est que ce Comité de Londres, présidé par Jean Monnet qui n'a jamais songé qu'à se remplir les poches et qui, après avoir fait l'emprunt chinois, s'est mis dans la tête de nous fournir des avions américains alors que la guerre est perdue ? Au point où l'on est il nous faut l'armistice, et l'armistice à tout prix.
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contribution.php bidouillé par Jacques Ghémard le 8 9 2010 Hébergé par PHP-Net Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes