Le terme est excessif. Il y a eu divergence, à la suite de la cassure de juin 1940. Auparavant, il n'y avait qu'une seule armée de l'air. Mouchotte et Le Gloan auraient trés bien pu diner ensemble au même mess.
Il est seulement navrant de constater que les grands noms de l'aviation française, les prestigieux chasseurs de la dernière, les pilotes de record, les célébrités reconnues, les gradés responsables, sont restés quasi unanimement, sous l'emprise du "gouvernement légal" de Pétain.
Même Saint Exupéry, fuyant la France occupée, n'a pas choisi de rallier les FAFL.
Ceux qui ont rallié Londres, au péril de leur vie, au prix de la condamnation à mort et l'indignité nationale, c'étaient des petits, des sans grade, des sous offs, qui ont été plus patiotes que leurs chefs. Ils n'avaient pas de plan de carrière, de tableau d'avancement à guetter. Ils ont seulement mis leur peau dans la balance. Et beaucoup y sont restés.
Ensuite, plus tard, bien plus tard, quand la victoire a été certaine, et les Soviétiques et les Américains bien visibles dans le paysage, "la chasse française a rouvert ses ailes" comme titrait audacieusement le bulletin de l'armée de l'air. Considérant pour nuls et non avenus les "sans culottes de l'air" qui s'étaient battus, dans un ciel vide de nos cocardes. Ce fut seulement le retour des fonctionnaires.
On lira avec profit "Normandie Niemen" de Yves Courrière, sur les différences de mentalités, même au sein de "Normandie Niemen", notamment lors de l'éviction de son dernier commandant FAFL. Il y avait une "harmonisation" à faire, en 43-44. |