Notamment la page hagiographoque n°241 du livre de Gras
Le 12 après-midi, alors qu'il subit un intense bombardement aérien et que la 6° DB britannique l'attaque à revers, cet ennemi trouve le moyen de lancer une contre-attaque contre la 22° CNA en tirant ses derniers obus. Sa tentative est brisée par l'artillerie.
C'est le dernier combat. Le 13 au matin, vers 7,heures, les observatoires de la division signalent qu'une troupe nombreuse se dirige, avec des drapeaux blancs, vers les lignes du groupement Leclerc. Sur les crêtes ennemies, des hommes à découvert se rassemblent ou s'agitent en tous sens. A partir de 8 heures, de toutes parts, des soldats allemands et italiens arrivent par petits groupes et se constituent prisonniers. Au loin, vers le nord, on entend de fortes explosions, probablement des destructions. A 9 h 30, à l'heure même où la division doit reprendre son attaque, elle reçoit l'ordre de cesser le feu. a
Le détachement d'exploitation se porte immédiatement en avant sur la route Enfidaville - Bou Ficha. Mais il doit bientôt s'arrêter sur place pour canaliser le flot de prisonniers. Au début de l'après-midi, ils affluent en si grand nombre qu'il devient impossible de les contrôler. Pour accélérer leur évacuation, on les laisse continuer seuls vers l'arrière avec leurs propres véhicules. Le défilé dure toute la nuit et le lendemain jusqu'à midi. ,
La division se borne à compter approximativement les prisonniers et à répertorier leurs unités. Elle reçoit ainsi la reddition du général Orlando et de l'état-major du 20° corps d'armée italien, de 1200 officiers et de 23 000 hommes, débris de plusieurs divisions : les divisions Jeunes fascistes et Trieste, les 164° et 90° Légères de l'Afrika Korps, sur lesquelles elle prenait, un an après Bir Hakeim, une singulière revanche.
Pour les Français libres, ce 13 mai 1943, jour d'allégresse, est aussi un aboutissement. Dans le spectacle extraordinaire des interminables colonnes de prisonniers qui défilent devant eux, ils voient le résultat tangible de leurs efforts et de leurs sacrifices, pendant deux années de- combats et de misères dans le désert. Il aurait été souverainement injuste que les FFL ne soient pas là en ce jour de victoire qui terminait la. guerre en Afrique.
La joie de se retrouver en territoire français après tant de péripéties et d'incertitudes est de courte durée. Le 13 mai, la lr° DFL fait sa jonction avec les troupes de l'armée d'Afrique engagées en Tunisie. Vers midi, ses éléments avancés établissent, à Djeradou, la liaison avec le groupement blindé de la division d'Oran, commandé par le colonel Le Coulteux de Caumont, cet officier de cavalerie qui, deux ans auparavant, en Syrie, avait mené contre la 1" DLFL la contre-attaque de Kuneitra.
Les premiers contacts entre combattants des deux divisions sont plutôt amicaux. La DFL reçoit la visite d'officiers de l' « armée Giraud ». Le colonel Brosset rend visite au général Koeltz, au PC ...
Bien vu pour le pied de nez !
Amicalement
Jacques |