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Faites sauter la ligne Maginot

Roger Bruge

*** Pour les Français, la campagne de 1939-1940 ressemble à un triangle dont les sommets seraient Sedan, Dunkerque et les cadets de Saumur. Cette guerre n'a été, semble-t-il, qu'un vaste et incessant mouvement de repli opéré par l'armée française et, lorsque le cinéma ou la télévision abordent furtivement le sujet, c'est pour nous montrer des soldats vêtus de kaki en marche vers le Sud, comme si la Wehrmacht n'avait pas engagé de combats mais une simple poursuite.

Si l'on consulte les collections de journaux de 1939-1940, un détail saute aux yeux : jusqu'au 10 mai, date de la première offensive allemande, la ligne Maginot a fait la "une" de toute la presse. On ne reculait devant aucun qualificatif et les Français finissaient par s'intoxiquer à force de lire et d'entendre que la ligne Maginot était inviolable, infranchissable, imprenable, etc.

Soudain, après le 10 mai : plus rien. La position fortifiée du Nord-Est est mise au piquet, dans les oubliettes de l'Histoire. La presse n'en parlera plus. (...)
(extrait du "Mot de l'auteur")

Reconnaissons à Roger Bruge un indéniable talent à faire revivre l'Histoire de la ligne Maginot: une Histoire à la fois savante dans les détails techniques mais aussi et surtout une Histoire vivante lorsqu'il nous confie les multiples témoignages des acteurs - généraux ou simples soldats - qui ont puisé dans leurs souvenirs, notes ou archives.
Le volume que nous proposons est le premier d'une trilogie. Les deux autres tomes sont intitulés : "On a livré la ligne Maginot" et "Offensive sur le Rhin".
Le premier volume, "Faites sauter la ligne Maginot", ouvrage couronné par l'Académie française, expose dans une première partie les raisons du choix de la défensive et la mise en chantier de ce formidable mur de casemates. La seconde partie est consacrée à la "drôle de guerre" lorsque les garnisons s'enlisent dans l'attente et l'ennui. La troisième partie, c'est la stupéfaction du 10 mai et l'impuissance de toutes les divisions de forteresse qui assistent, en spectateurs incrédules, à la débâcle des armées. La quatrième partie, au coeur de l'ouvrage, c'est l'ordre de repli pour des centaines de milliers de soldats qui n'ont jamais compris les comment ni les pourquoi des ordres et contre-ordres émanant des Etats-majors dépassés par les évènements; c'est aussi la défaite de juin ressentie comme une humiliation par ces combattants abandonnant leurs forteresses sans avoir tiré un coup de fusil. Enfin, une dernière partie relate un épisode peu connu : l'unique et vaine victoire française. Le 14 juin 1940, les Allemands tentent de percer la ligne Maginot en lançant leurs divisions à l'assaut des positions du 20e Corps entre Saint-Avold et Sarralbe en Moselle. Malgré l'appui de plus d'un millier de canons, d'incessants bombardements de la Luftwaffe, les troupes de garnisons brisèrent toutes les offensives de la Wehrmacht qui essuiera son premier revers.

Francis Deleu.

PS. Le tome 2 "On a livré la ligne Maginot" est également proposé sur "Livres de guerre" :

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